Algérie - Revue de Presse


Ils sont collégiens, lycéens, étudiants, diplômés ou tout simplement exclus du système scolaire. On serait tenté d'écrire exclus du système solaire. Ils habitent la nuit et vivent de la débrouille. Le travail informel, ce n'est pas ce qui manque. Les petites combines commerciales aussi. Ils sont tous smasria à des degrés plus ou moins importants. Devenir charika gadra est leur but. A chacun son courage pour y arriver. Quelques-uns sont prêts à tout. Tout ce qu'ils voient leur appartient et ils s'en approprient, quelle que soit la manière. Même sanglante. « La prison, c'est fait pour les hommes !». Arrêtés ? Bof ! Jugés et condamnés, ils le sont déjà. Le passage en prison est un passage de grade qui impose plus de respect une fois la peine consommée et les grâces aussi. Parlez-leur de « législatives », des « communales » ou de la « présidentielle ». C'est du vote au même. C'est une carta safra. Ils voteront pour celui qui leur promettra de faire du député un porte-parole du peuple et non un béni-oui-oui. Ils voteront pour celui qui leur promettra d'arrêter la clochardisation de leur ville et d'en faire une capitale régionale. Ils sont combien ? Beaucoup bezzaf assurément. Incomptables et indomptables. Aucune statistique sérieuse, que des statistoc qui nous informent de leur nombre. Accoutrés, à quelques couleurs près, kif-kif. Sberdina ou une paire de pompes marqua même imitation, mais la griffe doit être apparente. « Djine jnoune ». Une chemise lasga. Ftita gomina. Des lunettes qui masquent la laideur de nos rues et qui les isolent de notre environnement. Ils ont le même rêve. Le même langage pour signifier le même mécontentement, ces jeunes en mal de devenir. Tous ou presque ont des écouteurs qui les isolent de nos bruits. C'est comme s'ils refusaient de nous entendre, donc d'être obligés de nous répondre. Jeunes, ils veulent en fait sortir d'un carcan qui les étouffe.
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