Algérie

Ils seront présents à la Concorde



Ils seront présents à la Concorde
La participation, à Paris, sur les Champs Elysées, d'officiers algériens, au nombre de trois, dit-on, à la cérémonie du 14 juillet, fête nationale française, n'a plus fait de doute après sa confirmation apportée par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, dans une déclaration faite au début de ce mois.Elle vise, selon lui, «à rendre à nos valeureux aînés l'hommage qu'ils méritent pour le sacrifice de leurs vies pour la liberté d'autrui et la leur propre». La participation officielle de l'Algérie aux cérémonies du 14 juillet est un fait sans précédent même si elle est toute symbolique, se limitant à une animation initiale sur la place de la Concorde. Les autorités françaises ont cédé à la pression des nostalgiques de l'Algérie française qui ne voulaient pas d'un défilé de militaires algériens avec leur drapeau. Pour Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, «C'est un moment de mémoire et d'apaisement et il est normal que les Algériens soient présents alors que nombre de leurs pères ou de leurs grands-pères sont morts pour que la France reste la France. Le contraire aurait été choquant», a-t-il déclaré à un journal français. Le quotidien français «Le Figaro» n'hésite pas à faire part de son rêve : «Cette participation hautement symbolique devrait être pour la France et l'Algérie une occasion exceptionnelle pour sceller la réconciliation tant attendue et tant espérée entre nos deux pays. Après les déchirements survenus il y a plus d'un demi-siècle, nous pensons qu'il est temps d'écrire une nouvelle page de l'histoire des relations franco-algériennes». C'est oublier trop facilement le préalable posé par les Algériens : la reconnaissance par la France de ses crimes commis pendant la colonisation. Ce n'est pas une participation à un défilé qui va changer subitement les données des relations entre l'Algérie et la France et effacer le lourd passif du colonialisme. Les spécialistes font remarquer que ce n'est pas l'armée algérienne qui a participé à la Première Guerre mondiale, ni à la Seconde d'ailleurs, mais des Algériens enrôlés le plus souvent de force, sous la pression notamment de la misère et de la faim. Environ 1 350 000 soldats français sont morts durant cette guerre, alors que 26 000 soldats «indigènes» algériens y ont laissé leurs vies. La participation de militaires algériens au 14 Juillet a rencontré une forte opposition aussi bien en France qu'en Algérie. Elle n'est pas du goût du Front national ni de quelques organisations de harkis, qui trouvent la présence militaire algérienne sur les Champs Elysées pour le 14 juillet, «honteuse » et la considère comme «une provocation indigne». La présidente du FN, Marine Le Pen, estime que «les soldats algériens n'ont rien à faire sur les Champs-Elysées. D'autant que le gouvernement algérien ne cesse d'insulter la France.» Ces nostalgiques de l'Algérie française en sont toujours encore à l'époque des «fellaghas». Mais il paraît que certaines organisations de harkis sont, elles, plutôt contentes de voir des militaires algériens participer aux cérémonies du 14 juillet et elles n'ont pas hésité à le faire savoir. Pour beaucoup d'Algériens, la présence de militaires de notre pays au 14 juillet en France ne signifie pas un abandon de ses «constantes ». Et l'une d'elles, est l'attachement à la demande adressée à la France de reconnaître les crimes qu'elle a commis en Algérie durant l'occupation coloniale et pendant la guerre de libération. Après, tous les défilés pourront être envisagés dans la sérénité.





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