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Ils ont convenu de l'organisation d'une marche aujourd'hui à Oran : Etudiants et enseignants «communient» pour un avenir meilleur



L'histoire retiendra que l'université algérienne, en cette année 2019, a pris fait et cause pour le soulèvement populaire et s'est rangée aussitôt du côté du peuple.Dans l'ensemble des universités algériennes, à travers le territoire national, avec ce qu'elles comportent d'étudiants, enseignants et chercheurs, tous se sont dressés, dès la première semaine, contre «l'ignominie» d'un éventuel 5e mandat du président Bouteflika.
A souligner le contraste abyssal qui sépare la communauté estudiantine algérienne, saluée par le monde entier pour sa bravoure et sa clairvoyance, et les tenants du ministère qui est censés les représenter, eux qui ne cessent de se couvrir de ridicule à la moindre mesure qu'ils entreprennent.
La dernière en date est celle d'anticiper les vacances universitaires, en vue justement de briser la mobilisation des étudiants. Autant dire que la mayonnaise n'a pas pris et les étudiants, côte à côte avec leurs enseignants, ont trouvé là une opportunité pour mieux s'organiser et participer pleinement à ce mouvement ô combien historique et déterminant dans l'histoire de l'Algérie contemporaine.
A Oran, dès l'annonce de la mesure de Hadjar, les étudiants, en plus d'occuper la rue de façon périodique (au moins deux fois par semaine) ont prit part, avec leurs enseignants, à des assemblées générales à même de dégager une feuille de route qui donnera plus de visibilité et de clarté à leurs revendications. La mobilisation a été de telle, que, sous la pression, l'administration universitaire n'a pu fermer les portes des campus.
Résultat : jusqu'à aujourd'hui, bien qu'officiellement en vacances, les cours sont dispensés le plus normalement du monde et les bancs des amphithéâtres ne sont pas désertés. Djaffar Bensallah, professeur au département des sciences de l'information et de la communication de l'université d'Oran, est revenu sur la mobilisation qui unit, une fois n'est pas coutume, enseignants et étudiants : «Au début, il y a eu des appels d'un peu partout pour se réunir, prendre des décisions par rapport à ce qui se passe.
Le lendemain de la décision de Hadjar par exemple (celle d'anticiper les vacances universitaires, nldr), il y a eu un appel à chaud pour un rassemblement des enseignants au niveau du rectorat. Elle a été suivie, le lendemain, par une marche des enseignants à partir de l'université de l'IGMO.
Pour coordonner les actions à venir, nous avons même créé une page Facebook, ?les universitaires d'Oran', où nous avons convenu de l'organisation de plusieurs rencontres techniques au niveau de l'ensemble des campus d'Oran pour impliquer tout le monde.» De là, est apparue l'initiative d'organiser la première assemblée générale au niveau de l'USTO Mohamed Boudiaf, qui avait pour but de regrouper enseignants, universitaires et étudiants.
De cette assemblée générale, un premier communiqué a été dégagé dans lequel les participants ont émis clairement leur opposition aux mesures prises par le pouvoir pour calmer la rue (il était question, en l'occurrence, de l'annulation de l'option du 5e mandat). S'en est suivie, le lendemain, une marche commune entre enseignants et étudiants, qui est allée de l'USTO jusqu'au siège de la wilaya. Loin de s'être essoufflée, la mobilisation du monde universitaire s'est poursuivie.
Pas plus tard que dimanche dernier, une autre assemblée générale a été organisée au niveau de l'IGMO, qui a abouti à la publication d'un communiqué dans lequel les participants (étudiants et enseignants) réitèrent leur rejet des dernières propositions du pouvoir algérien et la nécessité de structurer davantage le mouvement au niveau de l'université. Lors de cette dernière assemblée générale, les participants ont également convenu de l'organisation d'une marche qui se tiendra aujourd'hui (mardi 19 mars), dont le point de départ sera l'USTO.
Il faut savoir que pendant ces assemblées générales, les participants ne se contentent pas de discuter des actions à entreprendre dans l'immédiat ; ils débattent aussi de comment gérer la période de transition et de la vision qu'ils ont pour l'Algérie de demain. D'ailleurs, comme pour apporter un surcroît de preuve de l'efficacité de leur méthode d'organisation, un règlement intérieur a été mis en place, pour être respecté en préalable à toute assemblée générale.
Ce règlement stipule que les débats seront gérés par deux médiateurs, un étudiant et un enseignant. Et pour que les débats soient riches et productifs, des règles ont été émises à l'attention des participants : se présenter avant de prendre la parole, ne pas dépasser deux minutes lors de la prise de parole, faire en sorte qu'il n'y ait pas de dialogues, parler de son ressenti, des questions et des solutions? Autrement dit procéder par étapes.
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