Ils ne cessent de défrayer la chronique en France

Cas ? Ils n'ont même pas atteint la majorité, mais cela ne les a pas empêchés de prendre une décision lourde de conséquences.Ils menaient une vie tout à fait normale et personne ne les croyait capables de tout quitter du jour au lendemain pour aller faire la guerre à des milliers de kilomètres de chez eux. Ils ne se comptent pas par milliers, mais ils suscitent de plus en plus d'inquiétudes. Ils, ce sont ces mineurs qui ne cessent de défrayer la chronique en France en partant en Syrie pour y faire le «djihad». Depuis quelques mois, ils font régulièrement la Une des médias de l'Hexagone qui ne comprennent pas toujours leurs motivations. A vrai dire, même leurs parents ont du mal à expliquer leur comportement qu'ils n'ont pas vu venir. «J'ai du mal à croire que mon fils ait pu faire ça», «rien n'indiquait dans son comportement qu'il allait basculer», «ma fille ne manquait de rien, elle était même choyée, je ne comprends pas du tout pourquoi et comment elle a versé dans l'extrémisme», telles sont les phrases qui reviennent le plus souvent dans leurs bouches. Ce qui inquiète le plus en France, c'est que le phénomène n'a même pas été observé dans les pays musulmans. «On n'a pas entendu parler jusque-là de mineurs marocains, égyptiens, tunisiens ou algériens partis combattre contre Bachar Al-Assad», signalait à juste titre, il y a quelques semaines, un spécialiste des mouvements islamistes sur une chaîne d'information en continu. Sur un autre plan, on redoute que ces mineurs «retournent leurs armes contre la France» une fois la guerre en Syrie terminée. «Quand le conflit syrien n'existera plus, on aura affaire à pas mal de jeunes qui auront été entraînés, armés, pris en main par de vrais terroristes. Et qui, pour certains d'entre eux, seront dangereux car ils voudront continuer le ?'djihad'' chez eux. C'est à moyen terme qu'on peut avoir peur de cette immigration djihadiste importante», s'inquiétait récemment le juge antiterroriste Marc Trévidic qui s'exprimait sur les ondes de la radio France-Info. Pour de nombreux parents, si leurs enfants se sont retrouvés en Syrie, c'est en grande partie à cause de quelques sites Internet qui appellent franchement au «djihad». «On a affaire à des jeunes qui s'auto-radicalisent sur la Toile et cèdent à la tentation de l'engagement armé et de l'aventure sur le terrain», a expliqué Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), dans les colonnes du quotidien régional Sud-Ouest. Autre facteur à l'origine du phénomène?: la facilité avec laquelle les mineurs peuvent passer la frontière sachant que l'autorisation de sortie du territoire n'est plus exigée depuis le 1er janvier 2013.