Algérie

Ils aspirent à une indépendance culturelle: Les Touareg du MNLA renoncent à l'idée d'un Etat séparé au Mali




Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui s'étaient emparés du nord du Mali en avril, ont annoncé, avant-hier, avoir renoncé à leur intention de créer un Etat séparé. "Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) est prêt à renoncer aux revendications indépendantistes", a indiqué le président de l'Alliance de la Communauté arabe du Mali (Al-Carama), M. Mohamed Mahmoud El Oumrani, lors d'une conférence de presse. "Les amis du MNLA sont engagés à chasser les islamistes et libérer le pays. Il n'y a plus de danger par rapport à la division Mali. Il n'y a que des négociations à faire maintenant. Le dialogue peut commencer aujourd'hui", a laissé entendre El Oumrani. De l'avis de Nock Ag Athia, député malien élu à Diré, "si les Arabes sont convaincus, nous aussi, les Touareg, sommes convaincus de la nécessité du retour à la paix sociale au nord du Mali". "Si le MNLA est prêt à renoncer à ses projets d'indépendance, que le MNLA fasse lui-même la déclaration. Ainsi, je vais y croire ", a déclaré le député Sandy Haïdara, élu à Tombouctou et président du Collectif des élus du Nord. "Nous aspirons à une indépendance culturelle, politique et économique mais pas à la sécession", a indiqué pour sa part Ibrahim Ag Assaleh, l'un des dirigeants du MNLA, organisation que ses anciens alliés islamistes, liés à Al Qaïda, ont évincée ces dernières semaines des centres urbains du nord du Mali. "Ce serait quelque chose comme le Québec", a-t-il dit, allusion au statut spécial de la province francophone du Canada. L'Azawad est le nom que donne le MNLA au nord du Mali, dont il a proclamé l'indépendance, décision qui a été ignorée par une communauté internationale plus préoccupée par la menace de voir la région devenir une plaque tournante pour des organisations réputées proches d'Al Qaïda. Un autre responsable du MNLA, Hama Ag Mahmoud, a dit dans la capitale mauritanienne Nouakchott: "L'indépendance est notre objectif depuis le début du conflit, mais nous prenons en compte le point de vue de la communauté internationale pour venir à bout de la crise en cours". Des organisations islamistes, dont Ansar Dine, ont imposé la charia (loi islamique) dans le nord du Mali, fouetté des couples adultères présumés et détruit au moins huit des 16 mausolées musulmans répertoriés de Tombouctou, provoquant un tollé international.
"Guerre aux islamistes"
A Tombouctou, le porte-parole d'Ansar Din, Sanda Ould Boumana, a dit ne pas être au courant d'un quelconque changement de la position du MNLA, tout en ajoutant: "Ce que je peux vous dire, c'est que c'est nous qui contrôlons les trois régions du Nord", allusion aux régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Les efforts pour organiser une intervention militaire étrangère au Mali ont été retardés par les divisions régnant entre les pays du pourtour du Mali et par l'absence de véritable gouvernement à Bamako, dont le Premier ministre par intérim se trouve toujours à Paris, après avoir été agressé en mai dans la capitale malienne. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a jugé jeudi dernier probable une intervention militaire au Mali après le passage d'une partie du pays sous le contrôle d'Ansar Dine. Vendredi dernier, les participants au sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba ont déclaré en revanche que des efforts étaient en cours pour trouver une solution politique et qu'une opération armée pour reconquérir le Nord n'interviendrait qu'en dernier recours. Assaleh, quant à lui, a appelé les puissances étrangères à lancer rapidement une opération militaire et réaffirmé que les combattants du MNLA reviendraient tôt ou tard vers les villes pour en chasser les islamistes. "Nous livrerons une guerre aux islamistes, jusqu'au tout dernier homme. Peu importe leur armement, ce n'est rien face à notre volonté", a-t-il assuré.
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