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«Il y a un dysfonctionnement au niveau de la distribution» Farid Touami. Président de la Commission des mandataires et marchés de gros de fruits et légumes à l'UGCAA


-Les prix des fruits et légumes connaissent une hausse importante, à dix jours du Ramadhan. Y a-t-il un problème d'indisponibilité des produits '
Je ne suis pas du tout d'accord avec cette présentation de la situation. Au contraire, nous assistons, au niveau des marchés de gros, à une chute sans précédent des prix des légumes notamment. Ce n'est pas le cas au détail, mais à notre niveau, nous remarquons une disponibilité des fruits et légumes et une baisse des tarifs. A l'exemple de la tomate qui était cédée à 30 DA/kg la semaine dernière, qui est ces jours-ci à 15 DA/kg ; les poivrons à 50 DA/kg alors qu'ils étaient à 80 DA. La courgette est à 20 DA et les haricots verts à 55 DA, alors que leurs prix étaient respectivement de 25 et 80 DA le kilo. Je vous le répète, il y a eu une baisse des prix. Que cette baisse ne soit pas répercutée au niveau des détaillants, c'est une autre paire de manches.
-Ces prix obéissent donc à une autre logique, en tout cas pas à celle de l'offre et de la demande'
Il y a des dysfonctionnements au niveau de la distribution. Le commerce des fruits et légumes, comme les autres produits, tel le ciment, est perturbé par les difficultés rencontrées dans la distribution. Pour notre filière, souvent, les produits n'arrivent pas entièrement aux consommateurs. Au niveau du détail, les commerçants s'arrangent pour se procurer uniquement les quantités voulues de manière à maintenir les prix à un certains niveau. En l'absence de la disponibilité de marchés de proximité et d'autres surfaces, cette pratique risque de durer encore longtemps. Je ne suis pas d'accord avec les avis incriminant la hausse de la demande durant le mois de Ramadhan, au contraire la consommation est réduite de moitié, donc l'effet qu'il induit sur les prix est insignifiant. Il faut donc chercher les causes de ces dysfonctionnements ailleurs. Pour moi, c'est dans la distribution.
-Le ministère du Commerce a mis en place un office pour la régulation de ce créneau. Doit-on espérer un impact '
Cet office n'existe pas encore sur le terrain. Les textes d'application n'ont pas accompagné l'annonce de la création de cet établissement. L'anarchie existe depuis le milieu des années 1990 dans la filière fruits et légumes et cet établissement ne va rien résoudre, tant que les problèmes de distribution ne sont pas réglés. Il faut d'abord se pencher sur la question de doter les communes de marchés de proximité, de lutter contre l'informel et de réorganiser la filière. Pour nous, la solution pourrait venir de la généralisation du mode de gestion par actions ' comme c'est le cas pour le marché de Attatba ' des autres structures de gros.
Actuellement, les marchés ne sont pas gérés de la même manière, certains le sont par concession ou loués au carreau, d'autres relèvent toujours de l'APC' Il faut donc une mise à niveau de ces établissements et remédier aux insuffisances relevées.
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