Algérie - A la une


Il vous matait'
Elle prend le voleur de la chaîne en or pour un dragueur ayant du temps à perdre...Mais où va ainsi note société qui voit de jour en jour nos us et coutumes amassés durant des siècles f...le camp sans se retourner. Jugez-en objectivement juste après avoir parcouru le récit de ce drame.Fatma-Zohra a la quarantaine. Tout de jaune et beige vêtue, avec une énorme coiffure colorée à moitié de...jaune, elle est là à la droite de Touhami B...un bonhomme de 28 ans inculpé de vol à l'arraché. La victime est sûre d'elle. Elle le connaît. «C'est un voisin issu d'une famille pauvre et démunie» assure Fatma-Zohra au président qui lui avait demandé de s'assurer si c'était lui le voleur.Se tordant les phalanges, il relâche ses mains, réajuste son foulard et sa belle paire de lunettes de soleil et crache tout.Formelle, la bonne femme témoignera sans passion, sans haine, avec pitié même. En le voyant, j'avais confiance. Elle débutera son témoignage par le fait qu'elle avait pressenti une «présence» dans les parages. «Je ne me doutais de rien. Il n'y avait personne à l'horizon. Je marchais sereinement sur un trottoir en mauvais état et donc je faisais attention, avant d'ajouter:«En me retournant, je l'ai vu me suivre sur le trottoir d'en face» dit-elle en pensant qu'après tout, elle avait pris l'habitude d'être matée par des jeunes. Elle continuait son petit bonhomme de chemin lorsqu'elle est secouée - sans violence - «deux mains s'emparèrent de ma chaîne en or» raconte encore Fatma-Zohra qui dit s'être rendue au poste de police» où elle débita les péripéties de sa mésaventure.Entre-temps,Maîte Benouadah Lamouri, l'avocat de Touhami B. avait tiqué. Il venait d'entendre une phrase sur laquelle il jouera plus tard, au cours de sa plaidoirie: «J'ai pensé qu'après tout, j'avais pris l'habitude d'être matée!» Et cette seule phrase sera les circonstances atténuantescar il s'écriera en fin de plaidoirie à l'intention de Khaled Benyounès, le président de la section correctionnelle d'El Harrach (cour d'Alger): «Monsieur le président, en pensant qu'elle était (encore une fois) matée, elle a donc pris le risque d'aguicher ce jeune qui la suivait. Je fais confiance à votre bon sens.»«Alors, Touhami, on reconnaît les faits'» demande, confiant, le juge Benyounès qui est surpris par le nom du prévenu. «Quoi, non' Et vos déclarations'» s'inquiète le magistrat. «Ils m'ont battu jusqu'à ce que je dise que c'était moi l'auteur du vol». «Le juge d'instruction et la victime vous ont battu aussi' mâche le vivifiant magistrat, qui ne perd pas de temps. Il demande à la victime ce qu'elle voulait obtenir: «Trois millions de centimes, le prix de la chaîne qui appartient à ma belle-soeur qui ignore le vol» lance, la voix rauque de Fatma-Zohra». Froidement, le représentant du ministère public demande une peine de dix-huit mois de prison ferme et une amende.«Où est la chaîne'» dit encore une fois le présumé receleur qui n'a pas dit un mot depuis que la victime a signalé que la chaîne volée se trouvait chez Touhami. Après un court délibéré, le prévenu a été reconnu coupable de vol et a écopé de la peine demandée par le procureur. Ce n'est pas toujours le cas. Pour une fois... Le siège qui suit le parquet. La loi le prévoit, donc, il n'y a rien de bizarre.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)