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Il voulait transformer la fête du football en tragédie Le procès de l'émir de Katibat Ennour reporté


Il voulait transformer la fête du football en tragédie                                    Le procès de l'émir de Katibat Ennour reporté
Trois présumés terroristes, dont l'émir de la phalange Ennour activant entre Tizi Ouzou et Boumerdès, ont été déférés hier devant le tribunal criminel près la cour d'Alger. Cités avec 18 de leurs acolytes en fuite, dont Abdelmalek Droukdel, émir d'AQMI, leur jugement a été reporté à la prochaine session criminelle prévue à la rentrée sociale en raison de l'absence des avocats, mais aussi de la récente arrestation d'un des mis en cause qui était en fuite.
Hier, dans une salle d'audience à moitié vide, Omar Belkherchi, président du tribunal criminel près la cour d'Alger, a appelé à la barre les trois accusés présents dans le box ' Cherik M'hamed (38 ans), émir de la phalange Ennour activant à Boumerdès, Oualid Khaled (29 ans) et Othmane Touati (44 ans) arrêté récemment par les services de sécurité ' poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation dont «appartenance à une organisation terroriste, enlèvement, séquestration, assassinats et attentats à l'explosif dans des lieux publics». Leurs avocats n'étant pas présents, le magistrat décida d'en désigner d'autres d'office, sachant que certains défenseurs boycottent ses audiences depuis des mois. Dix-huit autres accusés sont en fuite ; parmi eux Abdelmalek Droukdel, émir d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et Abdelmoumen Rachid dit Abou Houdeifa, responsable du réseau de collecte de fonds servant à l'achat d'explosifs utilisés dans plusieurs attentats, dont ceux ayant ciblé le siège du secteur militaire et un hôtel à Bouira.
En pleine crise financière, ils prévoyaient des rapts de personnalités
Selon l'arrêt de renvoi, l'affaire remonte à novembre 2009, lorsque le présumé terroriste Khaled Oualid avait décidé de se rendre aux forces de sécurité pour dévoiler le plan criminel préparé par son émir, Cherik M'hamed, chef de la phalange Ennour, plus connu sous le sobriquet de Abou Saria. Confronté à une crise financière, ce dernier voulait profiter de la joie populaire ayant suivi la qualification de l'équipe nationale de football aux phases finales de la Coupe du monde pour mener plusieurs actions simultanées de cambriolage de commerces et d'enlèvement de personnalités politiques et médiatiques afin d'exiger des rançons en contrepartie de leur libération.
Recherché depuis 1999, année où il avait rejoint les maquis de Boumerdès, Cherik était déjà connu des services de sécurité pour son implication dans de nombreuses embuscades meurtrières contre les convois de l'ANP et les patrouilles de la Gendarmerie nationale dans les régions de Boumerdès et de Tizi Ouzou et où, souvent, il a eu recours à des engins explosifs. Il aurait également participé personnellement à de nombreux rapts de commerçants, hommes d'affaires et entrepreneurs, libérés en contrepartie de fortes rançons. En novembre 2009, un de ses proches compagnons, l'accusé Oualid Khaled, a révélé aux services de sécurité les détails de ce plan macabre et les a aidés à le neutraliser. La man'uvre était très simple : il l'avait invité à un dîner familial dans sa maison, à Oued Ouchayeh, où habituellement il le recevait ainsi que ses compagnons, le temps d'une halte ou d'un dîner.
Dans le repas qu'il lui a servi, il avait ajouté un fort sédatif, qui l'assomma durant deux jours. Une fois réveillé, Cherik M'hamed se retrouva entre les mains des services de sécurité. Il aurait avoué tous les faits qui lui sont reprochés et aidé à mettre en échec les attentats qu'il avait lui-même préparés. Identifiés, la plupart des éléments faisant partie de katibat Ennour, auteurs de nombreux actes terroristes dans les régions de Tizi Ouzou et Boumerdes, ont pris la fuite.
Seul Touati Athmane fut arrêté, près de trois ans après, une fois l'instruction terminée et le procès programmé. Hier, il était sans avocat, une des raisons qui ont motivé le renvoi de l'affaire par le juge Belkherchi.Prévu pour la prochaine session criminelle, ce procès sera certainement très riche en informations.
Il lèvera le voile sur de nombreuses zones d'ombre concernant les réseaux de négociateurs pour le paiement des rançons ayant servi à la libération de certains hommes d'affaires pris en otage par le groupe de Cherik dans la région de Tizi Ouzou.
Il devrait aussi faire la lumière sur les filières de collecte de fonds destinés à l'acquisition des produits entrant dans la fabrication d'engins explosifs. Ces mêmes engins que les terroristes utilisent dans les embuscades, les attentats à la voiture piégée et les attaques kamikazes.
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