Algérie

«Il faut faire évoluer le cadre réglementaire vers plus d'ouverture» George Broché. Spécialiste des marchés financiers



«Il faut faire évoluer le cadre réglementaire vers plus d'ouverture»                                    George Broché. Spécialiste des marchés financiers
George Broché est expert en service investissement. Ce spécialiste des marchés financiers a passé une bonne partie de sa carrière au sein d'Euronext, groupe boursier alliant les principales places financières européennes et qui a récemment fusionné avec le New York Stock Exchange. Ce spécialiste, qui a pris part aux travaux d'évaluation du plan de modernisation du marché financier en Algérie, nous explique dans ce bref entretien les préalables à la redynamisation de la Bourse d'Alger.
-Les conclusions des travaux d'évaluation de la réforme du marché financier que vous avez menés donnent l'impression nette que la Bourse d'Alger n'est pas appréhendée sous l'angle d'une plateforme de services aux opérateurs économiques.
Quel est votre avis sur la question '
Les pouvoirs publics considèrent la Bourse telle qu'elle est : un opérateur qui offre des services au grand public et aux sociétés à la recherche de financements. Depuis que nous sommes ici, nous avons constaté, à travers les entretiens que nous avons eus avec les représentants de différents ministères, que la volonté est présente pour utiliser la Bourse afin d'ouvrir le capital d'entreprises publiques. On a également eu des entretiens avec les représentants d'entreprises privées et on a ressenti un besoin très important et un engagement fort afin de recourir à la Bourse pour développer leurs activités.
-Ne pensez-vous pas, cependant, qu'il y a une sorte d'amalgame entre les missions de service et de commerce imputées à une Bourse des valeurs et les missions de contrôle et de régulation conférées à une autorité des marchés '
Il y a une caractéristique typique et culturelle en Algérie : la fonction commerciale n'intègre pas le démarchage. On attend que le client vienne de lui-même et on ne va pas le chercher.
En effet, il n'y a pas de fonction commerciale proprement dite à la Bourse d'Alger, contrairement à ce qui se fait dans toutes les Bourses du monde. Le directeur général de la Bourse d'Alger prend en charge cette mission pour le moment, mais il a d'autres fonctions à remplir. Il y a aussi les banques qui devront prendre en compte ces missions, mais les banques algériennes, notamment publiques, ne disposent pas de fonction commerciale. C'est le genre de fonctions qu'il faudra développer dans un avenir très proche afin de lancer les services d'investissement.
-Quels seraient, selon vous, les préalables à la redynamisation d'un marché financier aux infrastructures opérationnelles, mais qui ne joue pas pleinement son rôle '
Il faut que les mentalités évoluent. J'ai l'impression qu'en Algérie, tout ce qui n'est pas prévu par la loi est interdit. Tandis que dans les autres pays, tout est possible, sauf si c'est interdit.
Il faudra également faire évoluer le cadre réglementaire pour que ce soit un cadre ouvert qui laisse naître les métiers et les services au lieu de tout verrouiller dans un cadre réglementaire difficile à changer qui ne laisse pas naître de nouveaux services ou de nouveaux produits comme les sukuk, par exemple.
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