«Il faut concilier population et développement»

Revisiter la politique nationale de la population et réajuster ses objectifs, entre la croissance démographique et le développement économique et social, semble être le défi à relever, selon les experts.Il est temps pour Faouzi Amokrane, représentant du Conseil national économique et social (CNES), et membre du Comité national de population de repenser les questions de la population.
La plate-forme des objectifs des ODD appelle justement à élargir les objectifs et à concilier population et développement. «Il est temps de sortir du cadre médicalisé dans lequel la politique de la population a été confinée, sans pour autant abandonner cet axe. Il faut l' élargir à d'autres questions, notamment vers le développement inclusif.
Je pense qu'il est plutôt intéressant de saisir l'opportunité des ODD qui viennent au secours des questions de la population et de la mettre à la place qui lui convient», a-t-il indiqué, avant de préciser qu'une attention particulière envers la population vieillissante s'impose, car elle devient de plus en plus exigeante. «C'est une catégorie de personnes, à l'ère des nouvelles technologies, qui peut désormais participer à la vie active, et la notion de pénibilité doit disparaître.
Il est urgent de revoir le paradigme culturel du troisième âge», a-t-il ajouté, et de mettre l'accent sur l'importance du dividende, ou bonus démographique, qui correspond à l'accroissement de la population en âge de travailler par rapport à la population jeune, avant que ne s'amorce la forte progression de la population âgée, d'où l'intérêt de réduire la dépendance démographique globale par le biais du planning familial :
«C'est en fait développer une espèce de bonus pour la population en âge d'activer. Ce qui constitue une fenêtre vers la création des richesses.» Faire contribuer la population vieillissante dans cette approche, fera bénéficier notre pays d'un double dividende, a-t-il suggéré.