il estime avoir répondu aux revendications des syndicats

Manifestement excédé par les conflits sociaux qui minent son secteur et qui risquent de compromettre sa reconduction à son poste lors de la désignation du futur gouvernement, Djamel Ould-Abbès exprime sa détermination à ne plus céder à la pression. 'Nous allons droit dans le mur. Ne prenons plus le citoyen en otage', a-t-il averti.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould-Abbès, a saisi l'occasion de la clôture de l'opération d'affectation du dernier contingent de 148 médecins spécialistes, fraîchement diplômés, pour fustiger les syndicats qui poursuivent le mouvement de protestation, dont le SNPSP (Syndicat national des praticiens de la santé publique), qui a observé trois jours de grève du 7 au 9 mai dernier. 'Cette grève, entamée la veille des élections législatives, a des visées politiques', martèle le membre du gouvernement qui la qualifie de revers pour l'organisation syndicale. 'L'appel à la grève n'a été suivi que par 3% des praticiens. Les gens sont désormais conscients. Ils ont rejoint leur lieu de travail', affirme-t-il alors que le SNPSP a indiqué que le débrayage avait été respecté à hauteur de 72% à l'échelle nationale. Djamel Ould-Abbès est catégorique. Les revendications formulées par le SNPSP sont irrecevables. Il estime que son département a 'uvré grandement à améliorer les conditions socioprofessionnelles du secteur de la santé.
Le secrétaire général au ministère de tutelle rappelle que depuis l'arrivée de M. Ould-Abbès, 15 statuts particuliers et 21 régimes indemnitaires ont été adoptés et appliqués. À tous les niveaux, les salaires ont été revalorisés de 100 à 150%, avec un effet rétroactif sur 4 ans. Pour étayer ses propos, il a donné pour exemple les nouveaux salaires perçus des praticiens spécialités.
Ainsi, un praticien spécialiste assistant gagne mensuellement environ 80 000 dinars. Un praticien spécialiste confirmé sans expérience perçoit 97 000 dinars par mois. En comptabilisant les années d'expérience, les salaires des médecins spécialistes exerçant dans les établissements hospitaliers publics varient entre 115 000 et 160 000 dinars (le dernier montant concerne les spécialistes, chefs de service). Les rappels ont atteint jusqu'à trois millions de dinars, versés en plusieurs tranches.
Les salaires déclinés n'incluent pas les primes de garde et de contagion en cours de revalorisation. 'Tous ceux qui incitent à la grève ont des salaires supérieurs à 160 000 dinars', accuse le ministre. Manifestement excédé par les conflits sociaux qui minent son secteur et qui risquent de compromettre sa reconduction à son poste lors de la désignation du futur gouvernement, Djamel Ould-Abbès exprime sa détermination à ne plus céder à la pression. 'Je ne dialoguerai plus avec des minorités', assène-t-il en direction des syndicats qui maintiennent la protesta. 'Nous allons droit dans le mur. Ne prenons plus le citoyen en otage', avertit-il. À l'adresse des 1 133 médecins spécialistes, nouvellement diplômés, il certifie que le logement de fonction sera garanti et le regroupement familial assuré pour ceux qui seront affectés dans des localités éloignées de leur lieu de résidence. Ceux affectés dans les régions du Sud et des Haut-Plateaux, où le déficit en médecins spécialistes se fait cruellement sentir, bénéficieront, en outre, d'une majoration de leur salaire de base respectivement de l'ordre de 150 et 80%.
S H