Algérie - Revue de Presse

«Il est celui qui vous fait aller par terre et par mer»



«Il est celui qui vous fait aller par terre et par mer» Les voyages sont de trois sortes et il n’y en a pas quatre. Tels sont ceux que Dieu reconnaît: le voyage venant de Lui, le voyage vers Lui et le voyage en Lui. Ce dernier est le voyage de l’errance et de la perplexité. Celui qui voyage venant de Lui, son gain est ce qui s’est trouvé être; tel est son gain, alors que celui qui voyage en Lui ne gagne que lui-même. Ces deux premiers voyages ont une fin à laquelle on parvient et on s’arrête, tandis que le troisième, celui de l’errance, est sans fin. La route suivie par les voyageurs est de deux sortes; l’une par la terre, l’autre par la mer. Dieu – Il est Puissant et Majestueux – dit: «Il est celui qui vous fait aller par terre et par mer» (10: 22). Il faut noter ici que si Dieu – exalté soit-Il – a mentionné la terre avant la mer et l’a fait avec insistance, c’est pour que l’on sache que celui qui peut aller par terre ne doit pas, sauf nécessité, le faire par mer.Précisons que ces trois voyages, nul ne les accomplit sans s’exposer au danger, à moins d’être porté comme dans le Voyage Nocturne. Quiconque est emmené en voyage est assuré du salut; quiconque voyage par lui-même est en danger. L’existence a pour origine le mouvement. Il ne peut donc y avoir d’immobilité en elle, car si elle restait immobile, elle reviendrait à son origine qui est le néant. Le voyage ne cesse donc jamais dans le monde supérieur et inférieur. De même les réalités divines sont sans cesse en voyage, allant et venant, telle la descente seigneuriale vers le ciel le plus proche ou l’établissement ascendant vers le ciel, comme il convient à la transcendance et à l’absence de toute similitude ou ressemblance. Dans le monde supérieur, les sphères entraînent dans leur rotation perpétuelle, sans le moindre repos, les êtres qu’elles contiennent. Si elles s’immobilisaient, la création serait réduite à néant et l’ordonnance du monde parviendrait à son achèvement et à sa fin. L’évolution des astres dans les sphères est pour ceux-ci un voyage: «Et la lune, Nous en avons déterminé les mansions» (36: 39). Les mouvements des quatre éléments, des êtres engendrés à chaque minute, le changement et les transformations engendrés par chaque souffle, le voyage des pensées dans les catégories du louable et du blâmable, le voyage des souffles émis par celui qui respire, le voyage des regards à travers les choses vues en éveil ou en sommeil et leur passage d’un monde à l’autre par la transposition de leur signification; tout ceci est sans aucun doute voyage pour tout homme doué d’intelligence. Certains considèrent que le monde des corps, depuis l’instant où Dieu l’a créé, ne cesse dans sa totalité de descendre, dans le vide sans fin. En réalité, nous ne cessons jamais d’être en voyage depuis l’instant de notre constitution originelle et celui de la constitution de nos principes physiques, jusqu’à l’infini. Quand t’apparaît une demeure, tu te dis: voici le terme; mais à partir d’elle s’ouvre une autre voie dont tu tires un viatique pour un nouveau départ. Dès que tu aperçois une demeure, tu te dis: voici mon terme. Mais à peine arrivé, tu ne tardes pas à sortir pour reprendre la route.   Ibn Arabi





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