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Il dénonce une discrimination dans l'octroi de la prime Covid


Pour leur mobilisation continue contre le coronavirus, le gouvernement a décidé l'octroi de primes mensuelles pour les salariés du secteur de la santé.Plusieurs dizaines de médecins, d'infirmiers et d'agents du CHU Mustapha-Pacha ont organisé, hier, un rassemblement devant la direction générale, afin de protester contre ce qu'ils qualifient "d'octroi sélectif" de la prime exceptionnelle dédiée au personnel de la santé publique.
"Nous sommes venus demander des explications sur l'exclusion arbitraire de plusieurs paramédicaux de la liste de la prime Covid-19. Cette situation a malheureusement généré un climat de tension préjudiciable au bon fonctionnement des activités Covid et non-Covid", a soutenu Riad Rouichiche, secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux. "Aujourd'hui, nous faisons face à une discrimination au moment où le personnel de santé dans son ensemble est touché de plein fouet par l'épidémie. Au CHU Mustapha, plus de 160 d'entre nous ont été contaminés par le virus", ajoute-t-il.
Le service de néphrologie a enregistré, à lui seul, 7 cas de contamination par le virus affirme la pharmacienne en chef du service. "Mais c'est notre devoir de continuer à assurer les soins et de ne pas abandonner nos patients. Je n'ai pas vu ma fille de 12 ans depuis deux mois, alors que j'ouvre droit au congé exceptionnel", confie-t-elle. "Nous voulons savoir sur quels critères et sur quelle base est géré ce budget '", s'interroge, pour sa part, le professeur Arzour.
Une infirmière du pavillon de cardiologie qualifie le procédé de "sélection scandaleuse". Et de raconter que "la direction a saisi son chef de service, lui demandant de lui fournir la liste des personnes qui ouvrent droit à la prime. Or, on travaille tous constamment dans le risque". Pour récompenser les administratifs, les paramédicaux et les médecins pour leur mobilisation continue contre le coronavirus, l'Etat a, en effet, institué des primes mensuelles pour les salariés du secteur de la santé.
Le décret présidentiel, paru au Journal officiel du 31 mars dernier, a détaillé le montant de ces primes. Selon le document, les fonctionnaires de l'administration et de soutien (chauffeurs, ambulanciers, employés de l'intendance et d'entretien) devront toucher 10 000 DA, les paramédicaux 20 000 DA, tandis que les médecins auront droit à 40 000 DA.
L'établissement des listes des bénéficiaires a été confié aux directeurs des établissements hospitaliers. D'où le conflit entre la direction de l'hôpital du CHU Mustapha-Pacha et le personnel n'ayant pas touché cette prime, qui en est à son troisième mouvement de protestation en dix jours. D'autant que d'autres structures sanitaires, à l'instar du Centre Pierre-et-Marie-Curie, ont versé cette indemnité à l'ensemble de leur personnel.
"C'est une indemnité accordée exclusivement au personnel de la santé qui est en contact direct avec les malades atteints de Covid-19. Ceux qui en ont été exclus par erreur peuvent faire des recours", estime le DG de l'hôpital Mustapha, soutenant que près de 4 000 travailleurs sur les 5 500 que compte le CHU ont perçu dimanche dernier leur prime.
Parmi les services bénéficiaires, il cite les urgences, les services de pneumologie, de neurologie, de dermatologie, de réanimation, de diabétologie, ORL, d'hépato-gastro-entérologie, d'urologie, de neurochirurgie, d'orthopédie, de radiologie, de médecine légale, d'hématologie, de microbiologie et de biochimie. "Donner cette prime à tout le personnel soignant va créer une démobilisation chez ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre la Covid-19", considère le DG du CHU.
Il se défend également d'avoir enregistré un long retard pour le versement de cette prime. "Cette indemnité a été versée dans les temps, à quelques jours près, à tous ceux qui travaillent dans les services qui y ouvrent droit, à l'exception de ceux qui étaient en congé exceptionnel, en poste aménagé ou en arrêt de travail", avance-t-il.

Nissa H.


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