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"Il coûtera au Trésor un milliard de dollars"




Pour M.Hamidouche, l'incidence financière induite par une hausse du Snmg peut facilement être rattrapée. La lutte contre l'informel est la solution, dira-t-il, dans l'entretien qu'il nous a accordé.L'Expression: L'application de l'abrogation de l'article 87 bis va entrer en vigueur en juin prochain, quelles incidences va-t-elle engendrer'M'hamed Hamidouche: Les retombées vont se faire ressentir sur les salaires d'abord. Les salariés verront leur Snmg augmenter de 16 à 27%, mais il faut savoir que c'est une augmentation nominative, autrement dit elle est purement administrative. En réalité, en déduisant le coût de l'inflation, cette augmentation sera de l'ordre de 10 à 20%.Il faut savoir que le calcul du Snmg se fera sur la base du salaire de base et non sur le salaire de poste. Ainsi les 18.000DA du Snmg seront perçus en totalité. Les primes et indemnités seront appliquées sur cette base. Le salarié verra donc son Snmg augmenter de 10% les trois premiers mois. La première conséquence sera l'augmentation de la demande en consommation. elle sera automatiquement suivie d'une hausse des prix, mais l'effet rétroactif de l'application de cette mesure, permettra au salarié de bénéficier de 5% de hausse sur le Snmg. En réalité il aura perdu 5% de cette augmentation durant les sept premiers mois. Il en perdra autant sur les deux mois restants de l'année, vu que l'inflation et la hausse des prix se généraliseront, ce qui le ramènera à la case départ.Pour les entreprises, l'augmentation sera de l'ordre de 1% sur le coût d'exploitation, auquel il faut rajouter 0,84% d'augmentation relative à la prise en charge de marges fiscales et parafiscales, soit un coût total d'exploitation de 1,84%.Il faut savoir que cette augmentation n'aura aucune incidence sur le bilan de fin d'année, car la plupart des transactions se font par espèces, par conséquent elle aura un effet sur la trésorerie.Quel coût aura cette opération sur le budget de l'Etat,notamment en cette période difficile imposée par la chute des prix du pétrole'L'Etat compte 2050.000 fonctionnaires, le coût qu'elle aura à supporter sera de l'ordre de 830 millions de dollars. Elle prend en charge les marges fiscales et parafiscales, le montant de cette opération sera de 1 milliard de dollars maximum. Ce montant représente à peine 0,98% du budget de l'Etat. Alors que l'informel à lui seul fait circuler 700 milliards de dollars. l'Etat a tous les moyens pour appliquer cette mesure sans pour autant aggraver la situation. Le seul fait de récupérer une partie du montant retenu par l'informel, pourrait rééquilibrer le budget.Par quels moyens l'Etat va financer l'application de cette opération'Il a plusieurs possibilités, soit il va puiser sur le plan des dépenses publiques, en instaurant des mesures de rationalisation. Il s'agira de réduire notre consommation et le gaspillage. Soit il va puiser dans les recettes, et là il s'agira de faire des efforts sur les recettes fiscales ou une combinaison des deux. Le montant global de l'opération s'élève à un milliard, il faudra puiser 500 millions des dépenses et 500 millions sur les recettes.Quelles seraient pour vous les réelles solutions pour éviter à l'avenir de subir de tels déséquilibres'En fait, pour parler de solutions il faut d'abord identifier les vraies causes. La vraie problématique réside de ce fait que l'on ne prenne pas en considération l'éventuel apport de la compétitivité et de la productivité et leur promotion. On est resté constamment tributaire du rapport de l'offre et de la demande qui souvent implique les hausses de prix. Il faudrait plus se pencher sur une politique d'incitation et d'encouragement du temps de travail. Il s'agit d'alléger les charges sur les entreprises qui travaillent plus.A titre d'exemple, une entreprise qui fonctionne à deux ou trois équipes sur 24 heurs, devrait payer moins de charges fiscales et parafiscales qu'une équipe qui ne fonctionne qu'avec une équipe. Par conséquent, on devient plus compétitif en devenant plus productif. Cela aura une incidence positive certaine sur la demande et d'un autre côté les entreprises auront à recruter plus, ce qui, au final, équilibrera le pouvoir d'achat du salarié. Par ailleurs et sur le plan législatif, on se désole de ne pas avoir les mêmes systèmes que nos voisins tunisiens et marocains et même en France. Ces pays utilisent des mécanismes différents qui comportent l'application de deux formules, le Smig(Salaire minimum d'insertion garanti), et le Smag (Salaire minimum en agriculture).En Algérie, on identifie une référence de calcul sur tout le territoire. Il serait plus judicieux d'appliquer pour chaque région un Snmg spécifique. Ainsi, le Sud, les Hauts-Plateaux et le Nord devraient avoir chacun son propre Snmg. D'autre part, il faut appliquer la symétrie des prix des produits à large consommation. En réalité, pour éviter ces perturbations chroniques, le meilleur moyen est d'appliquer une révision automatique du Snmg, sans passer par la tripartite, à chaque fois que l'inflation dépasse le seuil des 2%.




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