Algérie

«Il cache mal la facture élevée des importations» L'expert Mekidèche à propos de l'excédent commercial de 24,26 milliards de dollars


Plus de 24 milliards d'excédent commercial ont été réalisés par l'Algérie de janvier à novembre de l'année en cours, soit une hausse de 4,6% comparativement à la même période de l'année écoulée.
Ces nouvelles données statistiques révélées par le Centre Cnis sont rassurantes et préoccupantes à la fois. Rassurantes dans la mesure où elles certifient l'aisance financière du pays et aussi, comme l'a si bien souligné l'expert économique Mustapha Mekidèche, où il y a des excédents enregistrés par la balance commerciale d'Algérie, ce qui constitue une condition nécessaire à même de conforter les indices macro-économiques du pays.
Contacté hier, notre économiste affirme que l'utilité d'un excédent commercial se traduit dans sa contribution à la valeur des paiements ainsi qu'à faire face aux déséquilibres financiers.
Il s'agit là évidemment de propos d'expert aguerri dans le domaine économique et son analyse, quand bien même elle est juste et pertinente au sujet des retombées d'un excédent commercial qui n'est pas forcément maîtrisé par la quasi-majorité des Algériens ou de ceux que l'on est habitué à qualifier de citoyens lambdas. Ces derniers assimilent mal le paradoxe omniprésent dans un pays réalisant des bénéfices se chiffrant en plusieurs milliards de dollars et n'ayant guère d'impact sur l'amélioration de leur vécu.
En effet, c'est un secret de polichinelle de dire que les bénéfices réalisés par le commerce extérieur algérien, essentiellement tiré de l'exportation des hydrocarbures, ont un effet limité, voire infime, en termes de résorption du chômage et donc de création de nouveaux postes d'emploi, de baisse de la mercuriale des prix crachant du feu sur le marché des produits de consommation en tous genres ainsi que dans l'amélioration du cadre de vie général du citoyen algérien.
Et ce n'est pas tout, selon le même expert, l'excédent commercial, quel que soit son montant, «demeure insuffisant pour soutenir une forte croissance économique». Il insiste surtout à dire qu'en Algérie, «un excédent commercial cache mal la facture salée des importations».
A ce propos, si durant la période allant de janvier à novembre 2012, les exportations algériennes se sont établies à 66,78 milliards de dollars, selon le Cnis, les importations quant à elles se sont élevées à 42,52 milliards de dollars, selon la même source, ce qui constitue un montant exorbitant et atteste «du malaise du système de la production algérienne, en particulier dans le domaine industriel où tous nos besoins sont importés», appuie l'expert Mekidèche.
Une inflation annuelle de 8,6% en novembre
Du coup, l'on constate que le taux de l'inflation est exponentiel, comme le confirme d'ailleurs l'Office national des statistiques (ONS) ayant indiqué à l'APS que le rythme d'inflation annuel s'est situé à 8,6% en novembre dernier contre 8,3% en octobre.
Cette augmentation a été constatée sur la base de l'étude de l'indice des prix à la consommation à Alger ayant atteint 8,1% au mois de novembre dernier par rapport au même mois de 2011.
Pour Mustapha Mekidèche, la hausse due à l'inflation ne peut être expliquée que par «l'augmentation de la demande, alors que l'offre ne suit pas».
Il soutient aussi que cette inflation ne peut être subie éternellement telle une fatalité. «Il y a possibilité de stopper l'inflation par la mise en place de dispositifs appropriés à même de réduire de l'influence des lobbies puissants des importateurs», a soutenu notre interlocuteur. Les dispositifs en question sont liés à l'idée d'une meilleure organisation du marché ainsi qu'à l'impératif de dégager plus de production, a-t-il indiqué.
Toujours au chapitre de l'inflation, il convient de rappeler cet engagement du directeur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, ayant déjà affirmé qu'après le «choc de 2012» qui a vu l'Algérie enregistrer une hausse des prix à la consommation supérieure à 5% depuis 1998, «l'inflation devrait être en baisse en 2013 pour se situer autour de 4 à 5%». Mustapha Mekidèche perçoit quant à lui que «le défi des futures échéances politiques met en avant l'exigence d'une meilleure production et plus de création de postes d'emploi ainsi que la réduction de la facture d'importation».


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