Il a provoqué une polémique des prix de l'électricité en pleine campagne électorale

Youcef Yousfi a indiqué, mardi au cours de la 18e Journée de l'énergie que les "tarifs bas" de l'électricité doivent augmenter d'"une manière progressive et rationnelle" en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens. Une déclaration qui a suscité une vive réaction de la part de son... départementUn communiqué concis mais abrupt émanant du département de l'Energie et des Mines vient paradoxalement démentir... son premier responsable à propos des prix de l'électricité. Le Premier ministre par intérim, ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a indiqué, mardi au cours de la 18e Journée de l'énergie que les "tarifs bas" de l'électricité doivent augmenter d'"une manière progressive et rationnelle" en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens.Un constat, somme toute logique, partagé, de surcroît, par de nombreux experts très au fait des questions énergétiques en Algérie. Ne voilà-t-il pas qu'à l'issue de cette rencontre, le ministère de tutelle rend public un communiqué dans lequel il nie l'existence de tout projet de hausse des tarifs de l'énergie. Si M. Yousfi a abordé cette augmentation en usant des propos sur un ton affirmatif, c'est qu'une telle démarche est envisagée sérieusement par le gouvernement dont il est le chef intérimaire ! L'idée de la révision à la hausse des prix de l'électricité, faut-il le souligner, a toujours été proposée à l'Exécutif par le groupe Sonelgaz, qui estime que les tarifs bas pratiqués demeurent insoutenables.Or, depuis une décennie, les différents gouvernements qui se sont succédé n'ont jamais eu le courage de prendre une telle décision par crainte de provoquer un front social en perpétuelle ébullition. Il est également inopportun d'en parler, notamment en cette période de campagne électorale où les discours des représentants du Président sortant doivent plaire et convaincre les citoyens de la justesse de leur choix. Quand bien même l'hypothèse d'une hausse n'est pas à écarter, l'aborder en cette campagne électorale reste toutefois l'erreur stratégique à ne pas commettre pour les partisans du candidat du système. Youcef Yousfi l'aurait-il fait par acquiescement et conviction, ou naïveté politique ' Une chose est certaine, cependant, le communiqué de son... ministère se veut un cinglant rappel à l'ordre de la part de ses rédacteurs. Et pour détourner l'opinion publique nationale, le démenti condamne, bien au contraire, les journalistes de la presse nationale qui, à l'unanimité, n'ont fait que reprendre simplement et fidèlement les déclarations du ministre en pleine conférence officielle.Les auteurs de la note infirmative parlent, en effet, d'"allégations rapportées par certains organes de presse". Une petite analyse des phrases usitées par le ministre dans son intervention peut expliquer clairement, en revanche, que sa proposition ne doit aucunement susciter l'inquiétude au sein de la population, d'autant plus qu'une telle mesure, comme il l'a précisé, devrait se faire d'"une manière progressive et rationnelle" tout "en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens". Autrement dit, le citoyen doit, selon M. Yousfi, contribuer un peu plus à la facture énergétique au fur et à mesure que son niveau de vie et son pouvoir d'achat s'améliorent. C'est dire que la hausse des niveaux des prix de l'énergie n'est pas, du moins pour le moment, à l'ordre du jour. À moyen terme, la révision devient néanmoins immanquable."Les tarifs bas, fixés par les autorités publiques, est une décision politique prise pour favoriser le développement social du pays. Bien entendu, cette situation ne peut pas durer éternellement", a-t-il signifié. Cela étant, Youcef Yousfi a réussi, avant-hier, un brio original et originel à dire à la fois une chose et son contraire ! Qu'à cela ne tienne, l'on s'interroge cependant sur les raisons qui ont poussé le ministre de l'Energie et Premier ministre par intérim à apporter... à lui-même, un démenti 'Badreddine K.NomAdresse email