Algérie

Ibn Ziad Farallah, un village à l'agonie


Malgré denombreuses tentatives pour faire démarrer le petit village agricole deFarallah, dépendant de la commune d'Ibn Ziad, celui-ci reste plongé dans uneléthargie proche de l'agonie et ce malgré des potentialités et des ressourcesnaturelles appréciables, qui ne demandent qu'à être révélées et exploitées.  A un groupement d'habitat traditionnel, quin'a pas fini de se délabrer, sont venus se plaquer des constructions nouvellesréalisées dans les années 1990 par d'anciens émigrés dont certains ont vitefait de regretter leur investissement, dès lors que «l'amélioration del'environnement nécessaire n'a pas suivi». Certains d'entre eux ont fermé leursdemeures et sont allés habiter au chef-lieu de commune «plus vivable», surtoutceux dont les enfants sont scolarisés. Une dizaine de personnes représentantles habitants de Farallah nous ont contactés pour nous dire leur désespoir de devoirpartir tôt ou tard, avec pour conséquence l'abandon de leurs logis où eux-mêmeset leurs enfants sont nés. Et pour aller où ? A Ibn Ziad, grossir le nombre desdésoeuvrés, parqués dans des cités insalubres.  Farallah ne dispose que de deux écoles primaireset d'un CEM. Comme ces établissements s'avèrent nettement insuffisants pourrecevoir les enfants d'une population de plus de 1.200 âmes, de nombreux élèvesdoivent se rendre en minibus au chef-lieu de commune pour y suivre les cours dusecondaire, mais également du moyen. Pourtant, malgré le manque de structuressanitaires et d'autres équipements socio-économiques et culturels, de nombreuxhabitants restent accrochés à un petit lopin de terre qu'ils cultivent avec depetits moyens mais qui leur permet de subsister.  La terre est riche, disent les petitsfellahs, et de nombreuses sources en flanc de montagne ne demandent qu'à êtrecaptées pour les besoins de l'AEP et de l'irrigation de cultures plusintensives que le blé. Mais ici rien n'est fait pour mettre en valeur lesressources naturelles et notamment l'eau qui s'écoule à profusion et va sejeter dans l'oued. D'autres possibilités existent notamment l'extractiond'agrégats et sable disponibles dans de nombreuses carrières, dontl'exploitation après quelques tentatives dans les années 2000 s'est arrêtéefaute d'investisseurs.  Farallah, nous dit-on, est à l'image dedizaines de petites localités dans la wilaya qui se meurent faute de mise envaleur et d'équipements socio-éducatifs, qui vont surtout au chef-lieu decommune. Pourtant, au début de la décennie, des efforts ont été consentis dansles domaines de l'électrification, de l'AEP et du bitumage des rues. C'est unequestion de survie, il est impératif que l'agriculture décolle et quel'extraction minière reprenne avec des moyens plus conséquents. C'est la seulecondition pour juguler l'exode rural qui pousse inexorablement la tranche laplus jeune et la plus dynamique à partir.
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