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Hyundai : le pari perdu du sud-coréen en Algérie



Hyundai : le pari perdu du sud-coréen en Algérie
Moins de trois ans après sa reprise par Cima Motors, une filiale du groupe Tahkout, la marque sud-coréenne Hyundai bute sur une situation kafkaïenne : garder son nouveau partenaire, en l’occurrence Mahieddine Tahkout, placé sous mandat de dépôt, en début de semaine, ou chercher un autre opérateur sur le marché algérien pour tenter de sauver un pari quasi perdu. Ayant cédé devant la démarche du duo Bouchouareb-Tahkout pour lâcher son partenaire historique, en l’occurrence Hyundai Motor Algérie (HMA), du groupe Cevital, le sud-coréen avait alors redistribué les cartes.

Les choses s’étaient accélérées et l’ex-ministre de l’Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb a dépouillé la société HMA de tous les segments de véhicules de marque Hyundai qu’il commercialisait, et ce, après plus de vingt ans de partenariat et de travail de l’image des produits de Hyundai. L’ex-ministre de l’Industrie et des Mines met devant le fait accompli le partenaire de Tahkout et le presse de nouer des partenariats avec Global Motor Industry (GMI) pour le marché du camion et le concessionnaire Tiziri pour le marché des engins. Le sud-coréen avait toute latitude de refuser cette démarche suicidaire. Ayant peur de l’homme fort du moment, à savoir Abdeslam Bouchouareb, il a préféré lâcher un partenaire historique qui avait réussi à développer la marque Hyundai au moment où les Algériens ne croyaient pas à la fiabilité de ses produits.

Cette attitude, pour le moins curieuse, était ostentatoirement affichée par le sud-coréen vis-à-vis de la société HMA, et ce, au moment où les Allemands, les Français, les Espagnols, les Roumains, les Tchèques, les Italiens et les Américains renouvelaient leur confiance à leurs partenaires historiques en Algérie. L’ex-ministre de l’Industrie et des Mines ne s’arrêtera pas en si bon chemin. C’est ainsi qu’il exerce un forcing au sein du gouvernement pour établir des autorisations et des dérogations, afin de lancer des unités de boulonnage et, par ricochet, justifier sa nouvelle démarche sous le couvert d’un cahier des charges dénoncé, à l’époque, par tous les concessionnaires automobiles, par ailleurs contraints de développer une activité industrielle ou semi-industrielle pour prétendre rester dans le marché.

Au mois de mars 2017, l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal envoie une commission d’enquête à l’unité Tahkout Manufacturing Company (TMC) de Tiaret pour constater la véracité des images qui circulaient sur la Toile, faisant état du boulonnage des roues sur les véhicules de tourisme. Moins de trente jours après, le même Abdelmalek Sellal se rend en visite à Tiaret et disculpe TMC de Tahkout. Et ce n’est pas fini ! La prestigieuse marque Hyundai subira les pires moments de son histoire avec sa remise en cause par les clients. C’est alors qu’une campagne, sous l’intitulé “Khaliha Tsadad” (laisse-la se rouiller) a été lancée sur les réseaux sociaux à l’encontre des véhicules “assemblés” par TMC et d’autres constructeurs, notamment à cause des malfaçons et des marges bénéficiaires exorbitantes qui se sont répercutées sur le prix final des voitures. Abdeslam Bouchouareb dupliquera le même schéma avec le groupe Elsecom que préside Abderrahmane Achaïbou.

Des marques Kia et Suzuki, en passant par Ford et Daewoo, l’ex-ministre dépouille le groupe Elsecom et se tire une balle dans le pied. Car, moins de deux ans après ce coup de force, Abderrahmane Achaïbou sort de sa réserve et accuse Abdeslam Bouchouareb de corruption. Au lendemain de l’inculpation et de la mise en détention provisoire de Mahieddine Tahkout, Cima Motors suspend les commandes au niveau de ses showrooms, d’autant que six personnes morales, à savoir des entreprises dont les activités avaient un lien direct avec le principal mis en cause, sont également inculpées dans l’affaire Tahkout.



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