Algérie - Revue de Presse


Au-delà de la légitime inquiétude qu?il suscite à propos du modèle de société en projet chez les stratèges de fonction, l?acharnement du régime contre la presse a quelque chose de névrotique. Pourquoi l?appareil judiciaire, suivant les ordres de l?appareil exécutif, continue-t-il à imposer des sanctions de prison ferme aux journalistes d?un journal qui ne paraît plus ? Si en poursuivant sa volonté morbide de tuer un mort, le régime ne fait que montrer toute la faiblesse d?un Etat qui se veut fort, ces opérations sont-elles à mettre sur le compte d?une culture de la vendetta ou d?un dérèglement des sens et de la raison ? Il y a quelques jours, dans l?Albanie méditerranéenne, le qanoun, loi coutumière du pays qui régit les nombreuses vendettas, a été amendé. Dorénavant, la vengeance ne pourra plus s?appliquer sur les autres membres de la tribu ou de la famille et ne visera que la personne concernée. Cette avancée, qui semble médiévale, n?en est pas moins historique puisqu?il s?agit au fond de responsabiliser un individu en le coupant de ses liens claniques et organiques. Il se trouve qu?en Algérie, les vendettas ne sont toujours pas réglementées et chacun a choisi de se venger au hasard, sur des victimes de consensus. Exemple ? Entre deux bouchées de crevettes, le Président dit ne pas aimer la presse et aussitôt, un obscur juge de Aïn Boucif met en prison le correspondant d?un journal à Aïn Boucif. Si la capacité à se soumettre au plaisir des puissants est connue chez certains juges, est-ce le cas pour Le Matin ou n?est-ce qu?une stupide vengeance contre un journal, déjà mort, et son directeur, déjà en prison ? L?explication est probablement ailleurs. Jeudi dernier, un colloque sur la santé a révélé qu?il y a 6 millions d?hypertendus en Algérie. Peut-être que la solution à la problématique algérienne n?est que médicale.
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