Algérie - Revue de Presse


Les hommes d?affaires préfèrent la corniche A Oran, il y a d?excellents hôtels où descendent certains privilégiés. Mais pour la majorité des hôtels, mieux vaut, disons les choses comme elles sont, ne pas y être confrontés. Ils sont près de 200 hôteliers qui vivent, pour la plupart, loin de la pub et des catalogues où l?on vous fait rêver. En majorité, ces propriétaires d?hôtels « déclassés » font dans le « tourisme familial et pas cher ». Les autres propriétaires, c?est-à-dire une soixantaine faisant dans le 2 étoiles et plus, vantent leur « produit » tape à l??il et n?hésitent pas à pratiquer des prix exorbitants. « Comment voulez-vous que nous appliquons des prix abordables si nous n?avons pas assez de clients », déplore ce propriétaire d?un hôtel 4 étoiles, récemment homologué par la commission nationale de tourisme. Ici, le prix d?une nuitée avec petit déjeuner coûte 6 700 DA, soit plus que le salaire d?un smicard. Il faut, en effet, se munir de beaucoup d?argent pour aller flâner du côté des complexes touristiques où sont implantés des hôtels hors de prix. Dans un autre hôtel classé 4 étoiles, la nuitée est de l?ordre de 5 900 dinars, le petit déjeuner compris. Les rares clients que nous avons croisés dans les couloirs de ce luxueux hôtel qui surplombe la corniche oranaise, sont à Oran pour affaire et leur séjour ne dépasse guère les trois jours. « Je préfère descendre à Aïn El Turck. C?est moins cher qu?à Oran, et puis, on a toutes les commodités si l?on sait joindre l?utile à l?agréable », affirme ce Sétifien qui séjourne régulièrement à Oran pour ses affaires d?import-export. « Pourquoi voulez-vous aller à Oran alors qu?à Aïn El Turck vous avez des hôtels pour 3 000 et 4 000 DA la nuitée », apprend-on auprès d?un responsable du syndicat du tourisme. Et comme pour étayer ses affirmations, notre interlocuteur exhibe des catalogues haut en couleur. Hôtels à Cap Falcon, à Claire Fontaine, à Bouisseville, à Paradis Plage, à des prix défiant toute concurrence -2800 et 3200 DA- pour les hommes d?affaires qui y séjournent, parfois accompagnés de leur famille. En contrepartie de ce constat, la ville d?Oran subit, elle, les effets de la récession économique que vit le secteur du tourisme dont le désinvestissement et l?absence de débouchés ne sont que la partie visible de l?iceberg. « Actuellement et depuis ces dix dernières années, une petite chambre d?hôtel déclassé à Oran coûte entre 1900 et 2700 DA la nuitée alors que, sur la corniche oranaise, vous pouvez avoir mieux pour le même prix », commentent certains habitués au repos oranais. Quel classement ? A M?Dina Jdida, par exemple, les propriétaires des hôtels déclassés, de lourdes bâtisses sans aucune esthétique dont la construction remonte aux années 60-70, proposent des nuitées « pas cher » entre 900 et 1200 dinars. Un nombre impressionnant de voyageurs de l?Algérie profonde transite quotidiennement et à longueur d?année ici. On comprend pourquoi. « Cela fait 18 ans que je descends dans le même hôtel. Je fais de fréquents déplacements à Oran pour mes affaires », affirme pour sa part ce commerçant originaire de Batna. Dans ce vieux quartier de la ville, il existe plusieurs petits hôtels en béton où descendent des commerçants pourtant nantis. « Les hôteliers ne tiennent aucun compte des normes en matière de classement. Ils pratiquent les prix qu?ils veulent sans se soucier de l?état des lieux », nous explique-t-on. « Cela fait des années que nous attendons que l?Etat daigne homologuer nos établissements pour pouvoir les classer définitivement », s?exclament des hôteliers des quartiers de la ville d?Oran. En fin de compte, vous mélangez le tout et vous avez une idée du casse-tête oranais.
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