Algérie - A la une

Honteux spectacle
En mai 1981, Mohamed Seddik Benyahia, alors ministre des Affaires étrangères, engage une médiation entre l'Irak et l'Iran dans l'espoir de mettre fin à un sanglant conflit fratricide. Son avion est malheureusement abattu en plein vol entre les deux pays. Une commission d'enquête est immédiatement dépêchée sur les lieux et récupère rapidement les boîtes noires.Le président français, François Mitterrand, téléphone à son homologue algérien, Chadli Bendjedid, pour lui proposer le concours de son pays afin d'examiner les boîtes en question. Ce dernier consulte son ministre des Transports d'alors, Salah Goudjil, lequel s'en réfère à la Direction de l'aviation civile algérienne. La réponse de celle-ci est catégorique : l'Algérie n'a besoin d'aucun concours étranger pour faire le travail. Avons-nous régressé, 32 ans plus tard, au point de ne pas pouvoir prendre en charge une telle expertise 'L'accident de l'avion Ouagadougou-Alger a révélé des défaillances graves du côté algérien. A Paris, François Hollande prend en charge rapidement le dossier. Il annule un voyage à l'étranger, met en place une cellule de crise interministérielle et se met à communiquer à tout bout de champ avec la presse. L'armée française basée au Mali se déploie avec une extraordinaire célérité sur le site du crash et récupère une boîte noire, tandis que la seconde est trouvée par la Mission des Nations unies pour le Mali, la Minusma.Du côté algérien, c'est un effacement quasi total. Plus grave, le plus honteux et le plus ridicule est à venir. En effet, le ministre des Transports, Amar Ghoul, se rend au Mali. Et que fait-il ' Il se met dans la peau d'un vaguemestre. Il se rend à Gao avec son homologue malien puis retourne à Bamako. Les télévisions nous le montrent avec un sourire béat remettre deux paquets en plastique, attachés avec du chatterton aux représentants de la France. Le chef du TAJ paraît totalement dépassé par les événements.Une mission sans doute très lourde à porter pour un homme qui a déjà fait des dégâts lorsqu'il était à la tête du ministère des Tavaux publics et dont la place est, de ce fait, ailleurs qu'au gouvernement. On retiendra que l'Algérie a été totalement humiliée dans cette affaire. Une humiliation de plus pour un pays dirigé par un homme inerte, du jamais vu dans l'histoire de l'humanité. Et une absence confirmée par François Hollande qui, à l'annonce du crash, a déclaré avoir appelé ses homologues malien et burkinabé, sans citer à aucun moment le chef de l'Etat algérien.


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