Algérie - Revue de Presse

Hocine Ali (Secrétaire général par intérim du MDS)


« La réconciliation d?avant n?est pas celle de l?après-8 avril » Contre toute attente, votre parti soutient l?idée d?amnistie générale, alors que de tout temps il s?est opposé aux initiatives prises par le Pouvoir. Pourquoi ? Il n?y a pas un changement radical dans le discours du MDS quant à la question de la réconciliation. Mais c?est la réconciliation dont parle le Président dans son discours actuel qui a changé par rapport au contenu qui lui a été donné avant l?élection du 8 avril et les objectifs qui étaient poursuivis, ou pressentis du moins, à savoir la réconciliation qui voulait dire la réhabilitation du FIS dissous et des terroristes. Effectivement, le MDS était catégoriquement, et il l?est toujours, contre cette forme de réconciliation qui consiste à absoudre les criminels et les responsables des massacres et des crimes politiques. Mais si l?on observe l?évolution du discours, on remarque qu?aujourd?hui, dans le discours officiel, le terrorisme est dénoncé. Il n?est plus question de se réconcilier avec les terroristes. Donc, si ce qui est dit à propos de la réconciliation nationale et de l?amnistie générale s?inscrit dans la perspective de construction d?un Etat démocratique et moderne, ceci est tout à fait possible. Nous considérons que cela peut être quelque chose de positif pour le pays. S?il s?agit d?un marchandage qui consiste à renvoyer dos à dos les terroristes, qui ont mis le pays à feu et à sang, et les patriotes, qui se sont mobilisés pour défendre le pays, dans ce cas le MDS refuse cette démarche. Qu?est-ce qui a changé dans le discours officiel sur la réconciliation ? Nous suivons attentivement l?évolution du discours officiel. Et c?est à partir de là que, si nous ne rejetons pas catégoriquement la perspective, nous mettons beaucoup de réserves concernant ce qui est proposé pour l?avenir du pays, en rapport avec ce qui est prévu concrètement. Je vous rappelle que le lendemain des élections du 8 avril, dans une déclaration publique, nous avons dit qu?il fallait se comporter avec ce Pouvoir comme un pouvoir de fait et le juger sur ses actes. Ce qui a fait qu?aujourd?hui, tout en émettant des réserves, nous considérons qu?il n?est pas exclu que l?amnistie générale intervienne dans la perspective de construction d?un Etat moderne, en évitant justement d?absoudre les criminels de tout le mal qu?ils ont fait à ce pays. Si cette amnistie permet de libérer les forces démocratiques, leur donne la possibilité de s?exprimer parce qu?elles continuent à subir des pressions énormes, si elle leur permet de se libérer et de puiser dans le rapport de forces pour faire avancer le pays vers plus de démocratie, de liberté et de justice, nous sommes d?accord. Avez-vous pris connaissance du contenu exact de cette nouvelle démarche dont parle le Président ? Si nous émettons des réserves, cela veut dire que nous demandons à voir. Pour le moment, cette démarche n?a pas livré tous ses secrets. Le Pouvoir n?a pas précisé d?une manière fine ses intentions. Lorsque demain, nous aurons des informations plus détaillées, nous nous exprimerons de manière plus précise et plus claire. Jusque-là, nous sommes d?accord sur le principe fondamental, avec certaines réserves, pour que cela ne soit pas une manière de maintenir le statu quo. A qui devra profiter l?amnistie générale ? L?amnistie générale profitera à la société, à la paix et à la sécurité qui sont les facteurs déterminants pour avancer dans la voie de l?édification d?un Etat républicain, démocratique et moderne.
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