Algérie

Histoires vraies Nuit blanche (2e partie)


Histoires vraies                                    Nuit blanche (2e partie)
Résumé de la 1re partie - Alors que toute la famille Gratau s'apprête à déjeuner, la catastrophe survient : des tonnes de neige s'abattent sur le chalet...
En moins d'une minute, la famille Gratau se retrouve piégée, enfermée dans le noir, au milieu de grincements et de craquements sinistres. Comment s'imaginer la charge hallucinante qui pèse maintenant sur le malheureux chalet '
Le premier à reprendre ses esprits, c'est François.
' Il faut allumer, dit-il. C'est la première chose à faire.
' J'ai trouvé la lampe, dit son père en allumant soigneusement la petite mèche à pétrole.
Aussitôt Jeanne, tâchant d'essuyer les larmes qui baignent son visage, s'empresse d'allumer le lustre de la salle.
' C'est drôle, fait remarquer Paul. On se croirait la nuit.
Son grand frère ne peut s'empêcher de sourire.
' Il ne faut pas perdre de temps, dit-il. Le cellier ne va pas tarder à céder ; il faut sauver ce qui peut l'être.
' Commençons plutôt à creuser ! propose son père. La vie de ma famille plutôt que mes vieilles eaux-de-vie !
' De toute façon, tranche Jeanne, les pelles et les pioches sont entreposées dans le cellier.
La petite Claudine s'étouffe de sanglots dans les bras de sa grand-mère ; pour tenter de l'apaiser, la vieille a repris tout bas une vieille berceuse savoyarde.
Sans rien demander à personne, Paul a déjà sauté sur la porte du cellier.
' Ça ne veut pas s'ouvrir ! dit-il.
De fait, les montants se sont déjà affaissés, et la porte résiste. François et Marcellin soulèvent alors une vieille maie dont ils se servent comme d'un bélier. Au troisième coup de boutoir, la porte est enfoncée. Paul se précipite dans le cellier.
' Paul ! crie sa mère. Reviens ici !
' Paul ! insiste Marcellin.
Le petit garçon court chercher des pelles et une pioche, mais, fait étrange, il s'en tient là ; pour une fois, il obéit et revient aussitôt dans la salle. Heureusement, car presque au même moment, avec des craquements terribles, le cellier s'effondre sur lui-même, arrachant une partie du mur de la salle et repoussant vers l'intérieur des trombes de neige et de poussière. Paul court dans les bras de sa mère.
' Nous voilà dans de beaux draps, soupire François.
' Au moins, nous avons les pelles ! relève Marcellin d'une voix blanche.
Le pauvre a beau jouer son rôle de chef de famille, tout le monde sent bien que le c'ur n'y est pas. La catastrophe est trop complète et, dans cette affaire, Marcellin comprend que la famille a déjà perdu le plus gros de ses biens. Mais l'heure des bilans n'est pas venue ; pour le moment, il s'agit de survivre et de s'en sortir !
Quand François ouvre la grande porte de la salle, c'est pour tomber sur un mur de neige plus ou moins givré, bien compact en tout cas. Avec une ardeur de dément, le jeune homme entreprend d'entamer le mur à grands coups de pioche. Derrière, son père et sa mère, aidés par Paul, déblaient les kilos de neige à l'aide de pelles.
' C'est bien, de creuser, dit Marcellin. A l'heure qu'il est, les secours doivent être prévenus. Ils doivent s'organiser, au village. Ils ne tarderont plus à venir nous tirer de là...
Soudain, c'est comme si le ciel s'écroulait. (A suivre...)


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