Algérie

Histoires vraies Le chien noir (2e partie)



Résumé de la 1re partie - Un policier téléphone au commissaire : «Le fils Vatchek s'est tué en tombant du toit. Tout le monde accuse la sorcière.»
Dix minutes plus tard, le commissaire Carrel est sur les lieux, en compagnie d'une dizaine d'hommes. Autour de la maison, des Vatchek, une bâtisse de briques abritant une famille d'émigrés tchécoslovaques, règne une atmosphère d'émeute : des hommes et des femmes discutent par petits groupes. L'agent qui l'avait appelé le met rapidement au courant de la situation.
' Le petit Vatchek, un gosse de dix ans, a eu une crise de somnambulisme. Il a grimpé sur le toit et il s'est tué. Les gens disent que c'est la sorcière qui l'a hypnotisé à distance et qui lui a donné l'ordre de se jeter dans le vide.
Le commissaire Carrel n'a pas besoin d'en savoir davantage. Suivi de ses hommes, il se précipite vers le terrain vague. Une dizaine d'énergumènes sont déjà en train de jeter des pierres contre la cabane. Les policiers les dispersent brutalement. Le commissaire frappe à la porte, qui est fermée. Pas de réponse. Il décide de l'enfoncer. A l'intérieur de la masure, il y a le chien et le chat noirs, mais pas trace de la femme.
Le commissaire Carrel se met en devoir de fouiller la maison à la recherche d'un hypothétique indice. Ce qu'il découvre est malheureusement peu rassurant. Les maigres affaires de Ludmilla Kiprenski sont toujours là : deux robes, un linge, quelques produits de toilette. Il y a même son sac à main avec trois billets de 100 francs. Si elle s'était enfuie, elle aurait emporté son argent ; à moins qu'il ne s'agisse d'une fuite précipitée sous l'effet de la panique. Mais, dans ce cas aurait-elle pris le temps de refermer à clé derrière elle '
Le commissaire retourne dans les rues du quartier Demi-Lunes. La nouvelle de la disparition de la «sorcière» est déjà connue et suscite une satisfaction non dissimulée.
' Elle est allée rejoindre le diable, c'est ce qu'elle avait de mieux à faire !
' Tant mieux pour elle, sans quoi...
Ignorant ces commentaires, le commissaire se rend sans attendre au domicile de Gabriel Doucet, ce prétendu mage et qui est à l'origine de tout.
La personne qu'il découvre est un vieil homme aux cheveux blancs, à l'air doux. Malgré tout, le commissaire l'attaque brutalement :
' Vous êtes content ' Vous avez réussi à jeter la panique dans la population. Vous êtes indirectement responsable de la mort de cet enfant ! Gabriel Doucet tente de se défendre :
Mais c'était la vérité. J'ai bien remarqué que ce qui arrive était exactement comme dans les livres...
' Taisez-vous ! Tout cela ne tombe malheureusement pas sous le coup de la loi. C'est la disparition de Ludmilla Kiprenski qui m'intéresse et là, vous allez me répondre !
Le mineur retraité essaie encore de faire front :
' Si elle a voulu rejoindre le diable...
' Un mot de plus et je vous arrête pour outrage à un représentant de l'ordre... Où étiez-vous cette nuit '
' Mais, à la maison, comme tout le monde. J'ai été réveillé par les cris des Vatchek et j'ai été chez eux...
' vous n'êtes pas allé ensuite chez Ludmilla Kiprenski '
' Non.
' Vous n'avez entendu personne autour de vous dire qu'il fallait se venger de la sorcière, qu'il fallait la tuer '
' Si, mais je n'étais pas d'accord. J'ai lu dans les livres qu'il ne faut pas tuer les sorcières. C'est trop dangereux. Ce qu'il faut c'est de se défendre contre elles avec d'autres armes.
Le commissaire Carrel regarde cet homme au visage usé par les travaux de la mine. Il n'a pas l'air de se rendre compte de sa responsabilité dans toute cette histoire. Peut-être est-ce simplement un inconscient... Au soir d'une vie de privation, il a voulu offrir un peu de rêve en s'intéressant à la magie. Il n'a pas compris qu'il y a quelquefois des rêves dangereux. Mais alors qu'est devenue Ludmilla Kiprenski ' A-t-elle été victime de la vengeance d'un de ses voisins ' mais comment ' et lequel ' A-t-elle fui ' mais où ' La question reste entière. (A suivre...)
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