Algérie - Revue de Presse



Histoires vraies
Résumé de la 3e partie - Pressé par ses camarades, Harding finit par avouer avec suffisance : ben quoi, j'ai tué un mec !...
La suite est digne du Grand Guignol. James frappe au cou. Un flot de sang jaillit. Puis, il frappe au c'ur, retire la lame et frappe encore et encore ! Enfin, ils abandonnent leur victime après lui avoir pris ses lunettes et les clés de sa voiture...
Lorsque, le lendemain matin, on retrouve le corps, la police est perplexe. A priori, il devrait s'agir d'un toxicomane en état de manque ou d'un crime crapuleux. Mais le portefeuille de la victime n'a pas été touché et il contenait pas mal d'argent. Alors une rixe ' C'est tout à fait invraisemblable compte tenu de la personnalité de ce bourgeois irréprochable et inoffensif.
Faute de mieux, les enquêteurs interrogent les mauvais garçons du quartier, mais sans résultat. Il ne leur viendrait évidemment pas à l'idée d'orienter leurs recherches du côté d'Oxford... Les semaines passent et ce crime gratuit et odieux serait peut-être resté impuni si, démontrant encore une fois leur inconscience, les deux garçons ne s'étaient perdus eux-mêmes.
Au déjeuner, dans le réfectoire de l'établissement, Harding met soudain les lunettes de la victime, qu'il gardait dans sa poche comme un trophée, et asperge sa chemise de sauce ketchup. Il s'adresse en rigolant à Deeps :
' Hé, cela ne te rappelle rien '
L'autre s'étouffe de rire, incapable de prononcer une parole.
Leurs camarades veulent comprendre et pressent Harding de questions. Celui-ci finit par avouer avec suffisance :
' Ben quoi, j'ai tué un mec !...
Les propos sont rapportés au directeur de l'établissement qui, lui-même, prévient la police. Celle-ci finit par faire le rapprochement avec le meurtre inexpliqué de King Cross... Quand, peu après, ils sont entendus par les enquêteurs, Richard Deeps et James Harding ne font aucune difficulté pour avouer. Au contraire, ils racontent toute l'histoire avec une sorte de fierté monstrueuse.
C'est la même attitude qu'ils ont adoptée à leur procès, qui s'est ouvert devant la cour d'assises de Londres en avril 1995, car, malgré ses seize ans, James Harding était passible, selon la loi anglaise, de la même juridiction que son camarade âgé de dix-huit.
D'ailleurs, il s'est comporté en criminel endurci. Devant les jurés horrifiés et son avocat consterné, il a décrit son acte d'un ton parfaitement indifférent, comme s'il faisait le compte rendu d'un banal accrochage entre deux voitures.
' J'ai visé d'abord la gorge.. Le sang a jailli de la carotide tranchée. Ensuite, j'ai retiré mon couteau et je l'ai enfoncé au milieu de la poitrine, avec une trajectoire de bas en haut, quinze fois de suite exactement.
C'est avec la même tranquillité que Richard Deeps a raconté ses affabulations à propos des services secrets et les épreuves qu'il a imaginées pour son camarade.
' Il fallait bien passer le temps et trouver quelque chose d'excitant à faire. On s'ennuyait tellement dans la boîte...
Le jury n'a pas fait de différence entre l'exécuteur du crime et son instigateur : tous deux ont été condamnés au maximum, la réclusion à perpétuité. C'était une peine très lourde à leur âge, mais il faut reconnaître qu'ils avaient tout fait pour la mériter.


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