Algérie - Hassen Bey Ben Hussein Bou Hanek

Hassen Bey Ben Hussein Bou Hanek (1736 - 1754)



Hassen Bey Ben Hussein Bou Hanek (1736 - 1754)
D'origine turque, il résidait à Alger quant il reçut l'investiture de bey de l'Est. Héritier d'une situation excellente que son prédécesseur avait longuement créée et entretenue, il sut, comme lui maintenir pendant tout son règne la tranquillité. Hossein Bey de Tunis qui avait été détrôné en faveur de Ali Pacha se trouvait encore à Kairouan et gouvernait le Sud tunisien quand il sollicita du bey de Qacentina de l'aide contre son rival établi à Tunis. Fidèle à la politique de son pacha, il n'y répondit pas favorablement, au contraire, il offrit une aide matérielle importante à Ali Pacha pour déloger son rival de cette ville (12 mai 1740). Hosseïn Bey fut tué dans sa fuite par son petit neveu Younes qui lui trancha lui même la tête. Deux de ses fils se réfugièrent à Alger, et le troisième, Ali Bey à Qacentina ou Hassan Bou Hanek lui offrit hospitalité. Le gouvernement de Hassan Bou Hanek Bey ne fut troublé que par quelques incidents sans grandes importances. Il y eut la révolte des Ouled saoula qui fut éteinte dans le feu et dans le sang en 1741. Il y eut aussi quelques incidents à La Calle où il fit arrêter sur ordre du dey les ressortissants français de ces établissements et de ceux du Bastion de France, conséquences des vicissitudes politiques survenues dans les relations franco algériennes. L'ambassadeur français De Maissiac, envoyé à Alger pour régler ce différend, réussit à faire relâcher les détenus après avoir accepté les conditions présentées par le dey et donné satisfaction au bey de Qacentina quant aux conditions de trafic de céréales dans sa province destinées au Bastion (1742). Le troisième événement fut l'expédition contre Tunis décidée par Ibrahim Kutchuk Dey sur instigations des enfants de Hossein Bey réfugiés à Alger (1). Les troupes du bach agha venues de la capitale et celles du bey pénétrèrent en Tunisie sans rencontrer nulle part de résistance. Bou Hanek savait que son ami Ali Bey de Tunis s'était acquitté de son tribut récemment ; il ne s'expliquait cette campagne que par le désir du pacha d'éliminer un concurrent gênant en la personne du bach agha, Comme la qualifia El Anteri, ce fut « l'année de la guerre feinte ». Cet auteur prétend que des dissentiments s'étaient élevés entre le pacha et le bach agha. Comme ce dernier était riche et jouissait d'une influence considérable au sein de la milice, le pacha n'osa pas le faire périr ouvertement. Il imagina des incidents avec le bey de Tunis et le chargea d'y porter remède. « Le pacha de Tunis, lui dit il, s'est déclaré notre ennemi et refuse de remplir les engagements contractés envers nous. Vous allez vous rendre auprès du bey de Qacentina pour mettre, de concert avec lui, une armée sur pied, et vous envahirez le territoire tunisien. Si, en présence de cette démonstration, le pacha effrayé consent à se libérer de ses obligations, votre but sera atteint et vous n'irez pas plus loin. Si, au contraire, il résiste, vous poursuivrez votre marche sur la capitale, et vous attendez là les renforts en troupes et en munitions de guerre que je vous enverrai ». Le bach agha se mit en route... En même temps il adressait une lettre confidentielle au bey de Qacentina ainsi conçue : « Le bach agha, par ses intrigues et ses menées, s'est rendu coupable de trahison envers nous. Ne pouvant le condamner à mort publiquement, nous l'avons chargé d'une mission à entreprendre contre la Régence de Tunis. Quand il arrivera auprès de vous, vous exécuterez ses ordres et vous vous hâterez de vous mettre en campagne. Mais lorsque vous serez en route, faites le périr secrètement et ensevelissez son corps sous terre. Cela fait, vous reviendrez sur vos pas et abandonnez cette expédition ». Tout fut fait comme le désira le pacha Ibrahim Kutchuk. « En cours de route trompant la méfiance du bach agha, le bey lui fit boire un breuvage empoisonné, qui le tua sur le coup. Son corps fut enterré sur les lieux même du crime » (2). Au cours de ses dix sept années de règne Hassan Bou Hanek Bey fit élever avec la participation des Bendjelloul, la mosquée de Sidi Lakhdar, et autorisa les Ben Ouadfel à ouvrir une école supérieure de droit dans leur mosquée de Aïn Foua. Hassan Bou Hanek mourut en 1754 et fut enterré dans la mosquée de Sidi Lakhdar. Notes (1) Histoire de la Tunisie pendant la période turque. L. Péchot. . Histoire de l’A.N., t. 111, p. 157. (2) Extrait de Salah El Anteri, par Vayssettes. « Histoire de Constantine sous les beys », pp. 164 165.



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