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Hasbellaoui: un ministre au front


Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalièreMokhtar Hasbellaoui a bien joué le jeu des négociations avec les représentants des médecins résidents, même si les pourparlers n'ont pas abouti à un arrangement. Il a lâché du lest quand il le pouvait et a tiré sur la corde quand il le devait.
Ses détracteurs le donnaient pour partant à plusieurs reprises. Il est toujours à son poste. Lui, c'est Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Nommé en mai 2017, le professeur en médecine ORL semble avoir les «reins solides». Et pourtant! La grande tempête soulevée par les médecins résidents, qui a secoué son secteur pendant plus de huit mois a bien failli l'emporter. Mais l'homme, convaincu du bien-fondé de ses positions, a farouchement résisté. Soutenu par son Premier ministre dans la gestion de ce conflit, Mokhtar Hasbellaoui a bien joué le jeu des négociations avec les représentants des médecins résidents même si les pourparlers n'ont pas abouti à un arrangement. Il a lâché du lest quand il le pouvait et a tiré sur la corde quand il le devait. En fait, rigoureux comme à son accoutumée, le professeur a mis des lignes rouges qui ne devaient pas être franchies. Et elles ne l'ont pas été malgré toute l'obstination des grévistes. Ces derniers ont fini par geler leur mouvement de protestation afin de ne pas rater la session de la dernière chance du Dems, faute de quoi ils auraient été «considérés en situation d'abandon d'études et par conséquent exclus», comme avait prévenu le ministre de l'Enseignement supérieur, Abdelkader Hadjar. Le bras de fer entre le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) et la tutelle a pris fin. Le Camra a «joué» et a perdu. Mais pour le ministre de la Santé, il n'a nullement été question d'un duel et il n'est nullement question d'un gagnant et d'un perdant dans ce mouvement de grève. Il s'agit plutôt de principes à respecter et d'engagements réalistes à honorer. Pour Mokhtar Hasbellaoui, un médecin doit honorer son serment d'Hippocrate et son engagement envers la patrie afin que le principe de l'équité des soins soit respecté. Pour le ministre, il est inadmissible que les habitants des zones enclavées ne bénéficient pas des mêmes prestations que les autres régions du pays. Raison pour laquelle, le professeur a affiché un niet catégorique à ce qu'il a qualifié de «désertification du système de santé». Il a cependant montré une certaine flexibilité lors des négociations avec les représentants syndicaux en mettant à la disposition des médecins résidents l'ensemble des moyens que peut actuellement offrir l'Etat. Autrement dit, le ministre s'est engagé sur les seuls points qui pouvaient être honorés.
Pour le ministre, il ne s'agissait pas d'accepter une plate-forme de revendications sans en avoir les moyens.
Selon Mokhtar Hasbellaoui, un engagement pris doit être mis à exécution. Et c'est d'ailleurs ce qu'il s'attelle à faire actuellement, à savoir honorer les engagements pris par son département sur les revendications concernant les médecins résidents dont l'attribution d'un logement, l'aménagement et l'équipement des plateaux techniques, le droit au regroupement familial, le droit à un billet d'avion par année vers les wilayas de l'extrême Sud, l'autorisation d'exercer une activité complémentaire dans le secteur privé et le droit à la formation continue. Reste maintenant les négociations sur les deux revendications à l'origine de la discorde, à savoir le service civil et le service militaire. Le ministre ne tardera sûrement pas à rouvrir le débat avec le Camra sur les propositions formulées par son département, à savoir la réduction de la durée du Service national de celle du service civil et la baisse de la durée de ce dernier, selon les régions. Une fois la parenthèse du Camra fermée, le ministre en a ouvert une autre. Cette fois avec les grossistes répartiteurs en produits pharmaceutiques. Face à la rétention de produits pharmaceutiques et la vente concomitante, une pratique interdite par la loi, le ministre a choisi d'être menaçant en annonçant le retrait d'agrément à tous les grossistes qui recourent à ce genre de pratiques. Une mesure qui vise à mettre fin à la tension que connaissent certains produits dans certaines wilayas du pays alors que les quantités distribuées et celles encore en stock couvrent largement la demande. La gestion des produits pharmaceutiques dans les hôpitaux est un autre point noir auquel veut s'attaquer le ministre de la Santé. «Le service de pharmacie de chaque hôpital va se réapproprier la totalité de ses prérogatives et reprendre la main sur la gestion des produits pharmaceutiques du magasin jusqu'au lit du patient», a-t-il déclaré. «Certains produits qui sont actuellement préparés au niveau des services d'hospitalisation le seront dorénavant au niveau de la pharmacie centrale de l'hôpital, ce qui génèrera une économie moyenne de plus de 34% pour ce qui concerne ce type de produits, tout en apportant une plus grande sécurité et une meilleure traçabilité», a ajouté Mokhtar Hasbellaoui. Le ministre et s'il maintient ce cap, pourrait bien réussir sa mission: mettre la santé au service du citoyen.


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