Algérie

Harraoubia à Constantine Un organe pour évaluer les institutions universitaires




La présence, hier, à Constantine du ministre de l'Enseignement supérieur, M. Rachid Harraoubia, à l'occasion de la conférence régionale des universités de l'Est, dont il a présidé les travaux, a drainé vers l'auditorium Seddik Benyahia tout ce que comptent les campus concernés de corps enseignants, de doyens, de recteurs, de directeurs d'instituts, etc., avec pour seul pôle d'intérêt, du moins le croyons-nous, «l'évaluation d'étape de la mise en place de la réforme de l'enseignement (LMD)». Harraoubia dans ce sens a vite planté le décor, annonçant d'entrée la mise en place d'un organe national chargé d'évaluer l'action des institutions universitaires, «une première dans la jeune histoire de l'université algérienne» dira-t-il. A ce titre, soulignera le ministre, l'évaluation qui sera faite de l'action des universités permettra d'élever le niveau de la formation et de promouvoir une gestion de qualité. Quatre années après son introduction dans le paysage du système de l'enseignement supérieur national, Harraoubia se déclarera satisfait. Le système LMD est appliqué aujourd'hui dans 41 universités et le domaine de la formation s'est ainsi élargi considérablement. « Par conséquent, il faut veiller, dira-t-il, à ce que l'opération soit couronnée de succès ». Sur un autre registre, plutôt sensible au regard des remous qu'il a provoqués et provoque encore, haranguant l'assistance, Harraoubia affirmera qu'au cours du mois d'avril, «nous commencerons l'application de la nouvelle grille des salaires pour les enseignants universitaires et donc le réajustement de leurs salaires après la promulgation du statut type, dont l'élaboration est arrivé à son ultime étape». D'autre part, le ministre a révélé qu'il existe un plan prévoyant la prise en charge des universitaires qui ont terminé leurs études, à condition que les établissements qui devront les employer soient dispensés de payer les charges et impôts y afférents, sur les indemnités que ces derniers percevront». A propos du sujet sensible de la privatisation des universités, Harraoubia a déclaré haut et fort que «la question a été tranchée par le Président de la République qui a rejeté cette idée». Concernant « la fuite des cerveaux », le ministre a reconnu que le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur. Pourtant, sur ce sujet sensible, les commentaires du ministre à l'occasion n'ont pas convaincu grand monde sur les travées de l'auditorium. Certains iront même jusqu'à les trouver franchement légers, dénonçant carrément une confusion des genres. Harraoubia affirmera, en effet, que les causes seraient liées à la situation sociale (laquelle ?), ajoutant qu'en Algérie, « le salaire de l'universitaire comme celui du wali et même du ministre sont loin de valoir ceux de leurs homologues dans les pays arabes et... africains ». Pour faire bonne mesure sur la question, le ministre fera « danser » quelques chiffres devant l'assistance plutôt circonspecte, déclarant que les augmentations seraient conséquentes, entre 17.000 et 27.000 dinars, et que 4.500 logements de haut standing, dont le coût culminerait à 5 millions de dinars l'unité, seront distribués aux enseignants sur tout le territoire national, et cela comme une mesure visant... à retenir les compétences. Décidément, les préoccupations pédagogiques liées au LMD mènent à tout, à condition d'en sortir.
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