Hamid Haddadj accuse Guidoum de «bloquer l’argent de la FAF»

«La qualification de l’EN à la CAN 2008 compromise» Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, semble vouloir étrangler la Fédération algérienne de football pour «corriger» son président, coupable d’être intraitable sur ses attributions et ses prérogatives... A moins de 15 jours de la clô-ture du budget 2006, la FAF n’a encore rien reçu du ministère au titre de la subvention annuelle des pouvoirs publics au football. Ainsi, Hamid Haddadj a tiré, hier, la sonnette d’alarme en alertant les autorités politiques sur le risque de voir l’Algérie annuler toutes les compétitions de football, nationales et internationales, à cause du blocage de la subvention par le ministre. «Les compétitions et les programmes de préparation de nos équipes nationales risquent d’être tout simplement annulés», dira Hamid Haddadj qui s’est montré hier extrêmement inquiet lors de son passage à l’émission «football magazine» de la chaîne III. Il devait souligner en effet que son institution (la FAF) n’a reçu «aucun centime» des pouvoirs publics pour l’exercice 2006. «Et si, par malheur, le blocage persiste d’ici à la fin de l’année, on aboutira ipso facto à l’annulation du programme de préparation de nos sélections. Pire encore, nous risquons de compromettre la qualification de notre équipe nationale à la CAN 2008", a-t-il averti. Le président de la FAF précisera que son institution n’a plus d’argent pour faire face aux dépenses liées au payement de son personnel, à la prise en charge des stages des différentes sélections mais aussi au payement des arbitres. Pas moins de 12 milliards de centimes devraient être débloqués pour faire face à ces dépenses permettant aux équipes nationales de se préparer normalement. Cinq autres milliards de centimes devraient être distribués sous forme de subventions à tous les clubs de football, dans le cadre de l’aide de l’Etat. «A ce jour, aucun sou n’est rentré dans nos caisses» certifie le président de la FAF qui accuse, sans le nommer, le ministre de la Jeunesse et des Sports d’être à l’origine de ce blocage. Hamid Haddadj se dit d’autant plus inquiet que cet argent risque d’être reversé au Trésor au 31 de ce mois, à la clôture du budget. En clair, si le ministre ne délie pas les cordons de sa bourse, d’ici à la fin du mois en cours, «le football national ira tout droit vers l’asphyxie financière», pour reprendre les mots du président de la fédération. Une situation qui sera d’autant plus préjudiciable que l’équipe nationale espoir s’apprête à livrer un match capital comptant pour les éliminatoires pour les Jeux olympique de Pékin et la sélection féminine sera engagée en Coupe d’Afrique des nations. Mais l’incertitude pèse surtout sur les Verts qui devront livrer un important match en mars prochain dans le cadre de la qualification pour la CAN 2008. Cette sortie médiatique du président de la FAF est une façon de se laver les mains d’une éventuelle annulation de toutes les compétitions nationales faute d’argent que le ministre ne voudrait pas débloquer. Une situation caractéristique du bras de fer engagé entre le MDS et la FAF et qui débouche ainsi sur une prise en otage de tout le football national. Yahia Guidoum en ferait une affaire personnelle avec Hamid Haddadj qui refuse «le paternalisme» du ministre. Alors que ce dernier persiste à vouloir gérer indirectement la fédération, son président rejette cette tutelle qui, d’après lui, ne cadre pas avec les exigences de la FIFA. Ce refus de débloquer l’argent au football constitue, en tout cas, un autre rebondissement dans le feuilleton FAF-MJS qui se joue depuis une année. Et si la situation demeurait en l’état, l’Algérie risque d’être sanctionnée par la puissante FIFA de Blatter qui est déjà passée à l’acte face au Sénégal et la Grèce. La récente suspension de la Fédération algérienne d’athlétisme par la FIA, pour les mêmes raisons, devrait peut-être inciter le ministre à modérer sa position pour le bien du football algérien, estiment les observateurs. Il est donc à espérer que les plus hautes autorités du pays interviennent pour mettre fin à ce «conflit de personnes» qui pénalise le sport roi, notamment l’équipe nationale qui a tant besoin de sérénité. Toujours concernant l’équipe nationale, Hamid Haddadj révélera que le DTN, l’Allemand Shnitteger, n’a toujours pas signé de contrat ni commencé son travail alors qu’il a été officiellement engagé depuis près de six mois pour un salaire de 15.000euros mensuel. C’est dire qu’il y a véritablement péril en la demeure.