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Haï Es-Salam (Aïn El Bia)


Haï Es-Salam (Aïn El Bia)
Les habitants de Haï Es-Salam, dit Village 11, (Aïn El Bia), tous travailleurs du secteur des hydrocarbures, comptent organiser un sit-in pour réclamer la cession des logements par la Sonatrach. Les nombreux citoyens que nous avons croisés semblent décidés à faire aboutir leur revendication peu importe les moyens pacifiques qu'ils doivent utiliser.«Nous sommes des pères de familles respectables, corrects et non-violents», disent-ils, «mais, apparemment, les responsables de la Sonatrach n'aiment pas les gentils. S'ils veulent une démonstration autre, ils l'auront !» «Nous avons envoyé près de 800 signatures d'une pétition au PDG de Sonatrach et à son représentant local, le vice-président AVAL pour leur demander de régler le problème de la cession de façon définitive. Faire preuve d'autant de sagesse après 25 ans de patience donne une idée de notre gentillesse.A ne pas confondre avec faiblesse!» affirme un citoyen. Le texte de la pétition est sans détours. Les citoyens y évoquent le sit-in qu'ils ont observé au siège de la daïra de Béthioua et les conclusions de la réunion qu'une délégation a eu avec le chef de daïra et le renvoi par ce dernier de la question de la cession vers la Sonatrach.La pétition cite toute une série de points relatifs aux nombreuses instructions, recommandations et courriers échangés entre les différents responsables de la Sonatrach et sa branche AVAL et met en exergue les atermoiements des responsables Sonatrach. Les citoyens s'y disent «fatigués d'entendre les prétextes des uns et des autres?et que les actes de propriété ouvriront l'accès au dispositif ANSEJ pour nos enfants que vous ne voulez pas recruter, qu'ils soient diplômés ou pas ».Le texte conclut sur l'état d'esprit des citoyens «nous sommes donc décidés à agir en utilisant toutes les voies possibles pour obtenir la cession de nos logements», avant une note d'avertissement : «Nous prendrons acte de tout retour, ou pas, d'information de la part de Sonatrach sous huitaine et agirons en conséquence».Dans le transport en commun qui nous ramène vers le Village 11, nous essayons d'avoir quelques avis. Une personne d'un certain âge nous déclare: «Had Sonatrach doula fi doula (Etat dans l'Etat) ! Moi j'habite au Camp allemand, et nous avons pu régler notre situation sans autant de problèmes. Les habitants de Phénix mssekine souffrent de tout, pourtant tous Sonatrach !»GrogneDeux habitants nous affirment: «Cette fois-ci est la dernière occasion pour Sonatrach ou quiconque est impliqué dans la cession des logements de Phénix! A près ça, nous ne répondrons de rien! Nos parents ont été d'une sagesse qui frise la naïveté !» Le minibus s'arrête à proximité du Camp 9, nous demandons à aller du coté supérieur du village et là un jeune nous crie presque à la figure : «Goulnalkoum ma idirou welou! Le chef de daïra s'est engagé pour que le transport reprenne l'ancien itinéraire pour couvrir tout le village mais personne à l'APC ne l'a écouté !» Nous retournons vers les marchands de légumes.Quelques personnes nous reconnaissent et viennent vers nous «alors vous avez eu la pétition'» Nous répondons «oui, vous donnez un ultimatum à la Sonatrach pour vous répondre '». «Bien entendu», nous déclarent-ils à l'unisson, «nous n'avons plus de temps à perdre ! Avec le temps que met le courrier pour être remis à ses destinataires, le délai que nous avons fixé arrive à terme au plus tard le dimanche 21 décembre 2014».A la question de qui la Sonatrach pourra joindre pour communiquer une éventuelle réponse, un quinquagénaire aux cheveux gris nous regarda par-dessus ses lunettes d'intellectuel pour nous dire en ricanant : «ils savent où nous trouver», avant de continuer «ils n'ont qu'à communiquer avec le chef de daïra, si ce n'est pas encore fait, pour nous transmettre leur réponse», et il ouvrit son journal, El Watan. Nous demandons à quelqu'un de nous mener vers les hauteurs du village. Sitôt dit, sitôt fait.Nous montons dans sa voiture. «Le coté RTO est par ici et là-bas? nous arrivons vers les logements GL1/z, GL2/z, GP1/z, GTP, GCB, CAMEL,? », dit-il en nous montrant des pâtés de maisons et en expliquant que ces usines produisent et transportent des gaz liquéfiés. Nous demandons si les habitants de la partie inférieure appartiennent aux mêmes unités. «Non, ceux-là travaillent à Asmidal, l'ENIP, la Zone, la Raffinerie?». Près de l'école du coté supérieur du village, les gens sont plus loquaces : «Si aucune réponse tangible et sérieuse ne nous parvient, nous prendrons les mesures qui s'imposent !». Nous demandons «quoi par exemple'».La réponse est aussi brève que cinglante : «nous n'excluons aucune action !» Quelqu'un qui semble être le porte-parole d'un groupe d'au moins 20 personnes nous lance: «au mutisme de Sonatrach, nous opposerons notre mobilisation jusqu'à la cession de nos logements à l'instar de ceux que les responsables Sonatrach occupent dans les Villages 1 et 5».En abordant des dizaines de citoyens, nous apprenons qu'en cas de fin de non recevoir de la part de la Sonatrach, la population projette d'abord d'organiser un sit-in d'envergure au niveau du siège de Sonatrach AVAL à Oran. Ceci est juste une confirmation de leur promesse prononcée lors de notre dernier passage à Phénix. Le temps est venu pour nous de quitter cette localité.Pourtant, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire remarquer aux citoyens qui nous raccompagnent vers la sortie, à pied cette fois-ci, que de grands travaux de fouille et de pose de canalisations sont en cours depuis notre dernière visite. «C'est vrai, nous disent-ils, mais personne ne sait ce qu'ils font! Le village est inondé à chaque précipitation parce qu'il n'y a pas de réseau eaux pluviales. S'ils refont uniquement le réseau d'assainissement, le problème demeure !» L'homme aux lunettes d'intellectuel nous lance : «de toute façon, ils travaillent sans aucun plan précis! Ils ignorent tout du sous-sol!»




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