Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Repenser la lutte antiterroriste La situation sécuritaire semble se dégrader de nouveau, même si elle n’a plus atteint les niveaux de Ramka et Bentalha. Tout semble être synchronisé, cependant, comme pour battre en brèche le discours officiel. Les attentats, espacés et sans envergure, ont cédé la place à d’autres plus osés, véhiculant des messages clairs. Le Gouvernement et la Présidence ont été la cible d’attaques, matérialisant le rejet de l’offre de réconciliation et l’ONU a suivi, comme pour «internationaliser» ce refus. En attendant, les terroristes tentent de reconstituer des réseaux décimés tout en exécutant des attentats présumés ne vouloir cibler que des corps de sécurité -comme pour se préserver des critiques- probablement pour récupérer les sympathies des populations qui ne se sentiraient plus, de ce fait, menacées. Une manière de tenir le peuple à l’écart et l’inciter à ne plus soutenir le pouvoir.Inspiré par Al-Qaïda, ce nouveau visage du terrorisme est l’expression d’une stratégie dangereuse pour la paix et circonscrit la lutte à un combat à huis clos entre l’Etat et les hors-la-loi. La Réconciliation nationale, qui avait enlevé toute couverture politique aux groupes qui bénéficiaient du soutien de capitales étrangères, est prise au piège. Elle est condamnée, tout comme la stratégie de lutte, à évoluer et à s’adapter car le terrorisme en Algérie n’est plus l’affaire d’égarés du «cru», mais est pensé ailleurs, inspiré de méthodes nouvelles et est dirigé par des puissances qui ont intérêt à voir plusieurs fronts embrasés et s’embraser. La marge de manœuvre s’est rétrécie: continuer à s’en tenir à un acquis cautionné par une majorité d’Algériens -même si les opérations sur le terrain n’ont jamais cessé- ou revoir une politique qui a abouti à des résultats palpables, certes, mais qu’il faudra mettre à jour et adapter aux changements. C’est cette équation que devra résoudre le premier flic du pays s’il veut trouver la parade au phénomène terroriste qui se mondialise plus vite que l’économie car objet de manipulations aiguisées par des convoitises. Pour revenir à l’attaque de Zemmouri, elle relègue au second plan le nombre de morts et de blessés, parce qu’elle s’inscrit dans une logique de continuité de la «contestation» armée et du refus de la Réconciliation nationale. Cela s’apparente surtout à une tentative du GSPC de rappeler, en cette année charnière, qu’il est «debout». Rien n’est plus faux, et même si le terrorisme, en Algérie, vit ses derniers soubresauts et que le GSPC n’a plus la capacité de nuisance et riposte des ex-GIA, l’Etat a le devoir de mettre fin à des coups médiatiques auxquels certains tentent, à chaque fois, de donner un sens. Et une audience. La limitation des attentats à un périmètre précis signifierait-il que le terrorisme en Kabylie a pris le relais d’une certaine contestation «scellée et non négociable» ou a-t-il profité de l’absence des gendarmes suite à la bourde qui a conduit à la mort de Guermouh Massinissah? A moins qu’ailleurs sur le territoire national, le reste des Algériens est plus vigilant, ce qui semble bien peu probable. Miloud Horr
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