Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



«Khalli El bir baghtah» Exceptions faites des émeutes, des batailles rangées entre communautés, du niveau atteint par la harga, de la faible participation aux consultations électorales, de l’hécatombe routière et de l’inquiétante insécurité qui gagne les villes, et qui sont autant d’indicateurs sociaux «fiables», de quels outils disposent les pouvoirs publics pour planifier, prévoir et mettre en place les moyens pour développer la société et hisser le niveau des citoyens? Aucun si ce n’est les rapports qu’on envoie «là-haut» et le CNES. Si l’on devait nous référer à la situation sociale qui prévaut, on serait tentés d’affirmer que les rapports ne reflètent aucunement la réalité. Mieux, il y a tout lieu de croire que leurs rédacteurs ont pris bien soin de ne déclarer que les belles choses qui font plaisir aux yeux et flattent l’ego des échelons auxquels ils sont destinés. A moins que les rapports soient bien rédigés et que leur contenu évoque toutes les réalités, chose qui serait mal «vue» par les destinataires qui n’en feront pas cas, car ne flattant pas l’état d’esprit qui les animent, parce qu’eux-mêmes avaient rédigé d’autres rapports qui disent exactement le contraire de ce qui leur est dit. Reste, alors, la 3ème voie le CNES, cet outil magique qui est chargé de faire des recommandations pour rectifier le tir et aider à la prise de la bonne décision sociale. Siégeant récemment, cet auguste Conseil vient au cours de sa 7ème session de rendre son rapport basé sur des statistiques, malheureusement dépassées. Si les trois critères retenus sont les mêmes que ceux qui avaient servi à la rédaction du précédent rapport -La pauvreté, l’Education et la Santé- il y a lieu de relever que les rédacteurs ont manqué d’imagination et n’ont pas cherché de nouveaux indicateurs de tendance, même s’ils affirment que des critères internationaux sont retenus. Mauvaise répartition des richesses et inégalités territoriales sont les principales «tares» trouvées dans cette Algérie qui traverse une étape cruciale. C’est dans ces circonstances, et le mérite est réellement grand, que le Président a reconnu que les changements introduits et que les réformes initiées ont été menés de travers, ce qui a profité à tous sauf aux Algériens. Un aveu d’échec qui mérite d’être souligné certes, mais qui nécessite surtout de mettre en place en urgence un plan de secours... et des changements de têtes. Un premier pas a été fait avec cette injonction aux responsables locaux de considérer le citoyen comme un invité d’honneur plutôt que comme le domestique de service qu’il a été jusqu’à présent. Paradoxalement, et au moment où l’on s’y attendait le moins, le ministre des Finances est venu «pondre» une loi assassine qui a bénéficié pourtant d’un prix de référence du baril qui a doublé et qui devrait consacré une attention particulière aux familles qui se trouvent pris dans un engrenage infernal. Un récent reportage a montré une face que la société tentait de cacher. Drogue, insécurité, prostitution, blanchiment d’argent et autres fléaux que tout le monde connaît mais auxquels on ne veut pas s’attaquer parce que personne ne cherche à connaître les motifs de leur émergence et de leur expansion. Mis à part ce «houariates» lancé avec mépris à la face de millions d’Oranais qu’on a identifiés à cette matrone qui se bagarrait avec des policiers, il serait bon d’expliquer aux Algériens pourquoi d’Annaba à Tlemcen et d’Alger à Tamanrasset, des milliers de «houariates» -hommes, femmes et ados- peuplent nos cités, et sont devenues les actrices malheureuses d’émission télé. Y répondre serait le plus beau, le plus complet et le plus honnête des rapports qu’aucun CNES n’ait jamais rédigé depuis l’indépendance. Et encore, il ne s’agit que de vernis! Miloud Horr



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