Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



C’est la dissuasion qui manque Chaque année le ministère des Transports, les services de sécurité ainsi que les médias lourds lancent des campagnes de prévention et de sensibilisation sur les dangers de la route, et des plans sont appliqués pour tenter de mettre fin à la spirale infernale. Du plan bleu au plan Delphine, la prévention et la sensibilisation n’ont produit que très peu d’effets. Le nombre de 4.000 morts et de 16.000 blessés a souvent été cité, mais la réalité fait qu’aucune statistique n’est fiable. Les bilans présentés ne tiennent pas compte de ceux établis par d’autres services parce que relevant de tutelles différentes, ce qui ne contribue pas à donner une image réelle de la moisson de milliers de vies humaines et du sort peu enviable de dizaines de milliers d’autres qui deviennent des handicapés qui ne comprennent leur malheur qu’une fois trop tard.Chaque famille algérienne a payé son tribut à la route ce qui devrait être la meilleure des sensibilisations. Si les pouvoirs publics ont le devoir de mener ponctuellement des campagnes afin de réduire le nombre d’accidents, le fait est que la majorité des automobilistes ne sont pas au courant qu’une action préventive est en cours, et il est illusoire de croire qu’un spot puisse inciter un jeune à conduire prudemment, donc de «s’assagir» et de prendre de l’âge alors que la vitesse est pour lui signe de puissance et jeunesse. Un responsable a récemment déclaré que les services de sécurité manquaient de moyens pour contrôler les 108.000 km du réseau routier. De quels moyens parle-t-on? De ressource humaine, de supports techniques ou de la combinaison des deux? Evoquer la question des moyens à chaque fois qu’il s’agit de régler un problème -de circulation ou autre- est une fuite en avant. Ce ne sera pas en doublant ou même en triplant des effectifs que l’on arrivera à mettre fin aux rodéos qui se déroulent pratiquement sous les yeux de l’uniforme. Et évoquer le respect de la signalisation routière relève de la blague de mauvais goût. Le seul «moyen» qui fait défaut à l’agent est la dissuasion. Nombre d’entre eux détournent le regard quand des automobilistes commettent une infraction, évoquant pour leur «défense» les sanctions qu’ils pourraient encourir si le contrevenant se plaignait à la hiérarchie, et pire s’il venait à compter parmi ses intimes, le Chef. La sécurité, tout comme la santé publique, ne saurait s’accommoder de copinage. Pour la petite histoire, l’interdiction de fumer dans des cafés en France a vu l’éclosion d’un nouveau phénomène: celui de voir les trottoirs jonchés de mégots. Une amende de 150 euros par mégot a vite fait de régler le problème, car celui qui est chargé de constater l’infraction a le pouvoir de sévir. Autrement, la plus belle des lois ou la plus sévère des amendes ne saurait améliorer les choses. Dans le cas de la circulation, beaucoup d’automobilistes ont rapporté des cas de rackets où des agents indélicats auraient proposés de prélever une dîme pour éviter une amende plus chère et un retrait certain du permis de conduire. Ce qui est grave, cependant, est le fait que ce seront les automobilistes qui condamnent cette pratique -quand ils ne sont pas concernés- qui sont les premiers à la pratiquer et même à doubler la mise. Infrastructures défaillantes, facteur humain, et contrôle technique hasardeux sont les ingrédients qui contribuent à faire de la route un cimetière de plus de 2 millions de km2. Certes. Ce seront, cependant, le manque de civisme et, plus grave encore, la «défaillance» de l’uniforme qui en sont la cause principale. On peut «comprendre» un accident mortel dû à un excès de vitesse sur un tronçon d’autoroute en rase campagne mais pas un autre, spectaculaire et tout aussi grave, en plein centre ville. Miloud Horr



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