Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina




Le revers de la médaille Jamais élection n’a été aussi «importante» et bénéficié d’autant d’intérêt de la part des médias -publics essentiellement- que celle qui concernait, hier, l’élection de l’heureux élu qui secondera Sidi Saïd, à l’UGTA. Le combat est âpre et l’appartenance à deux partis de l’Alliance présidentielle, le FLN et le RND, n’explique pas tout, d’autant plus que les deux candidats sont des locataires de l’APN. Le renouvellement des instances de la centrale syndicale n’a pas laissé indifférents tous les anciens, ceux qui étaient dans les petits papiers, comme ceux qui avaient été écartés. Certains avancent même l’incroyable chiffre de soixante postulants, une «quantité» qui ne manquera pas d’avoir des répercussions sur la stabilité de l’organisation syndicale.Si le syndicalisme a connu des avancées notables et gagné en maturité dans nombre de pays parce que confronté à un patronat privé pointilleux quand il s’agit de défendre ses intérêts, le syndicalisme en Algérie a connu diverses fortunes. Née dans des conditions pénibles -la guerre de libération a été la meilleure des écoles et le colonialisme le pire des patrons- l’UGTA a été l’unique partenaire des pouvoirs publics de longues années durant. Cette hibernation conjuguée à une période où il fleurait bon jouer le jeu de ceux qui occupaient le bon fauteuil, a dénaturé le combat et fait dévier de sa trajectoire la direction des intérêts des travailleurs. A la fin des années 70, un syndicaliste se vantait d’avoir «sauté» trois directeurs en l’espace de cinq mois. Comme si le directeur représentait le colon et les travailleurs, ces Algériens colonisés et martyrisés, oubliant que le Directeur, autant que les autres agents, sont les travailleurs d’une même entreprise et que chacun défend des intérêts différents certes, mais qui convergent vers un même intérêt, celui de l’Algérie. Pour la petite histoire, l’entreprise qui avait perdu ses trois directeurs en si peu de temps -un beau tableau de chasse- a été privatisée et syndicalistes comme travailleurs battent le pavé, aujourd’hui, en maudissant la bonne fée qui leur avait envoyé ces défenseurs qui les ont privés de leur gagne-pain. Feu Benhamouda avait réussi à rendre ses lettres de noblesse à une centrale qui avait perdu depuis longtemps l’habitude de se battre. Le réveil de l’UGTA a été à la hauteur de l’homme qui avait fait barrage aux visées des terroristes qui avaient le pouvoir -et l’Algérie- à portée de main. Benhamouda a disparu dans des conditions tragiques et des enquêtes ont été ouvertes... Un fils de l’Algérie est parti et d’autres ont pris le relais. Ils sont en train de faire ce qu’ils peuvent pour défendre l’intérêt des travailleurs. Défendre? La question est posée. Le propos n’est pas de douter de la sincérité de leur combat, mais de se demander de quels moyens ils disposent pour contrer des décisions qui ne sont ni dans l’intérêt du pays et encore moins dans ceux des travailleurs. L’environnement international a vidé de sa substance le concept de nation, de combat, de souveraineté et même d’indépendance. Des organisations syndicales aux desseins pas toujours clairs sont en train de gagner du galon parce que se définissant comme autonomes. A terme, l’UGTA risque l’implosion parce que présentée comme le partenaire privilégié des pouvoirs publics. Cet habillage ne fait plus d’elle une organisation où les grandes batailles se forgent pour consolider le combat syndical et assurer l’intérêt du travailleur, mais une association à caractère politique non déclarée. Le silence assourdissant face à la perte des entreprises publiques sans rien obtenir en retour, comme l’a constaté Temmar, est un signe de positionnement complice. Les milliers de sans emplois en sont le revers de la médaille. Miloud Horr

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