Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Une guerre contre qui? Flambée des prix de l’énergie oblige, l’Algérie se retrouve de nouveau le point de mire de pays européens qui ne désirent pas voir leurs économies dépendre de l’ennemi d’hier. Si la Russie de Eltsine ne faisait nullement peur à un Occident qui se marrait des maladresses de l’Ours blanc qui cherchait à faire le beau, celle de Poutine –et de Medvedev- fait peur. Le regain de nationalisme, la fermeté au Conseil de Sécurité et l’offensive musclée contre les Américains et les petits toutous qui avaient pris des dimensions de géants quand l’URSS s’est effondrée, ont fini par instaurer un climat de pré guerre froide. Le bras de fer avec l’Ukraine au sujet du gaz et la réduction des fournitures avaient donné un avant-goût à une Europe pas très unie sur ce qui pourrait lui advenir si d’avis les tensions politiques –limitées jusque-là à certains pays producteurs- venaient à s’étendre à de gros bras comme la Russie ou à ses anciens pays satellites.Ainsi, après les Français, les Espagnols, les Italiens, les Américains, c’est au tour des Allemands de se positionner. Rien d’anormal que la 3ème puissance économique mondiale cherche à étendre ses activités et tant mieux pour l’Algérie qui y gagnera en maturité d’affaires. Sortir des chemins battus balisés par une France jalouse de son «empire», d’autant plus que Sarkozy est en train d’afficher des ambitions néo-coloniales, ne peut que nous faire du bien et contribuer à mettre de l’eau dans le vin du président français. Le problème est qu’après la privatisation sauvage qui a achevé de déstructurer le tissu industriel et le potentiel économique, l’Algérie n’a plus rien à offrir pour assurer ce transfert de technologie, dont en ont fait leur cheval de bataille tous les dirigeants depuis la nationalisation des hydrocarbures. Maintenant que le verrou du dernier bastion qui restait protégé a sauté, la ruée peut commencer. Et il n’est pas étonnant de voir un jour Sonatrach atomisée avant d’être «vendue». Il ne s’agit pas de s’alarmer sur une loi qui a fait beaucoup de vagues, mais de s’inquiéter de cette manie des puissances à venir proposer à l’Algérie, non pas une aide technologique efficace, mais… des armes! Tous les présidents et premiers ministres, qui se sont succédé à Alger -et la chancelière ne fait pas exception- veulent une coopération militaire, un euphémisme qui cache un marché d’armement. Contre quel pays l’Algérie compte-t-elle guerroyer? Le terrorisme? Un embargo impitoyable avait frappé le pays quand les hordes sauvages accomplissaient leur besogne macabre et l’on se souvient du tollé qu’avait soulevé la livraison présumée de lunettes de vision nocturne alors qu’il ne s’agit que d’équipements et non de matériels de guerre, si bien sûr ces objets magiques avaient été livrés. Des bateaux et des avions de guerre, des usines de fabrication de matériels de défense militaire et de véhicules pour l’armée et la police: voilà qui devrait inquiéter Américains et Européens qui se «battent» sur tous les fronts et aux quatre coins de la planète pour instaurer la paix. Contradiction ou marché conforme à la logique des affaires? L’Allemagne sait pourtant que l’Algérie a un fournisseur attitré: la Russie. Pourquoi alors ces propositions alors que la mission de l’armée algérienne, selon la Constitution, est la défense de l’intégrité territoriale? A moins que dans le cadre de la guerre mondiale déclenchée contre le terrorisme, et en prévision de la révision de la loi fondamentale, des amendements seront apportés pour permettre à l’ANP de participer au Zimbabwe –par exemple- à des missions humanitaires avec des soldats équipés non pas de médicaments et de pelles, mais d’armes de guerre sophistiquées comme cela a été le cas pour les Allemands et les Japonais en Afghanistan. Miloud Horr


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