Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


Non, Ouyahia n’a rien dit La clôture de la session parlementaire de printemps, hier, a été l’occasion pour le chef de gouvernement d’évoquer la question de la révision de la Constitution. Cherchant à se mettre quelque chose sous la dent, les observateurs sont restés sur leur faim. En fin diplomate, Ouyahia a su esquiver l’écueil et n’a rien livré à l’assistance tout en donnant l’impression qu’il a levé un coin du voile. Aux spécialistes de comprendre qu’il n’y a rien à comprendre. «Il n’y a aucune priorité» et «la révision de la Constitution relève des prérogatives du Président» ont été les deux «banalités» balancées par le chef de gouvernement qui donnait l’impression qu’il était, lui-même, dans le brouillard. L’était-il? Toute la question est là.S’il est certain qu’il y aura révision, pour ceux qui sont dans la «confidence», il n’est pas tout à fait évident que le peuple sera consulté. En tout cas pas directement, comme le Président a habitué les Algériens. Le recours aux représentants du peuple paraît de plus en plus probable, ce qui n’est pas dans la logique de légitimité telle que conçue par Bouteflika qui a toujours privilégié son implication et sa touche personnelles pour rallier à sa cause les millions d’électeurs pour être libre de toute «tutelle» et éviter d’être l’otage de parlementaires ou de clans. Durant son second mandat, le Président n’a jamais évoqué «de lignes rouges», de «lion à affronter seul dans la cage» ou de «3/4 de président», ce qui pourrait supposer que ceux qui traçaient des limites à son action ou qui l’empêchaient de mener à bien la mission pour laquelle il avait été choisi ou élu en 1999, ont été éliminés. Il reste à comprendre le pourquoi de ce «petit pont» fait à Belkhadem après avoir subtilisé la balle à Ouyahia pour la lui redonner. Autant l’ancien chef du gouvernement avait à cœur de précipiter les choses en annonçant l’imminence d’une révision, et le devoir de Bouteflika de répondre aux vœux des Algériens qui «exigeaient» une troisième «Ouhda» -certains zélés parlaient même d’une quatrième- autant Ouyahia paraît discret sur la question, comme si des consignes lui avaient été données en ce sens. A moins qu’il s’agisse d’une manière de se positionner en évitant de faire de l’ombre au Raïs, en rajoutant une louche de trop. Si Ouyahia n’a jamais abandonné l’idée de succéder à Bouteflika –telle est d’ailleurs l’ambition de tout chef de parti politique- il a toujours su éviter les récifs et les pièges qui ont mis KO un de ses prédécesseurs qui avait cru au miroir aux alouettes, alors qu’il jouissait de toute la confiance du Président. L’absence de visibilité officielle laissant place à la rumeur et à l’hypothèse farfelue, c’est toute la logique des présidentielles qui est remise en cause. A moins d’une année de l’échéance, aucune solution au «problème» n’a été trouvée. Si dans les conditions qui prévalent –il y a toujours des conditions- la candidature de Bouteflika répond à des arguments valables, il reste à trouver la meilleure formule pour ne pas choquer un environnement qui attend la décision finale, pour applaudir ou crier au loup. Bouteflika ne le sait que trop. Poutine a trouvé la parade; Gbagbo, Kibaki et Mugabe -chacun à sa manière- aussi. Que choisira le Président? Le dernier moment pour se déclarer? Respecter l’esprit de la Constitution en termes de limitation de mandat, mais en les rallongeant, ou franchir le rubicond en faisant valoir le fait que la fonction présidentielle est une mission qui ne devrait pas souffrir de contraintes temporelles mais des résultats et des objectifs à atteindre? Miloud Horr
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)