Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


A quand la fin du massacre ? Le jour «J» est enfin arrivé. Cette libération sera différemment appréciée d’un candidat à un autre. Certains, espérant conjurer le sort en tentant d’accéder à des services proposés par des opérateurs de téléphonie mobile, ont veillé très tard. Le résultat positif, autant que la déception, sera proportionnel à l’attente et aux efforts déployés pour obtenir l’information. Paradoxalement, ce seront ceux qui doutaient de l’issue de l’examen ou qui pensaient avoir mal travaillé qui s’empresseront d’aller aux nouvelles. Les autres, ceux qui sont sûrs d’eux -dans le positif comme dans le négatif- attendront l’affichage au niveau des lycées. «Ya Khabar bi foulousse, ghaden bi balach» vous rétorqueront-ils pour masquer une nervosité compréhensible. Car, en dépit de tous les aléas, de l’érosion et de la dévalorisation qu’il a subies, le bac reste le bac. C’est-à-dire un examen qui matérialise bien la frontière entre les ados que sont les lycéens et les futures élites que seront les étudiants.Beaucoup a été dit sur ce bac 2008. Que tout avait été préparé pour que les candidats passent sereinement les épreuves et que toutes les conditions matérielles avaient été réunies. Les mêmes propos ont été tenus l’année dernière et celle d’avant. Cela n’a pas empêché les mêmes erreurs et les mêmes dysfonctionnements de se reproduire. Des erreurs constatées lors des épreuves d’anglais, aucune information sur les sanctions concernant les responsables du «massacre». Le ministre a beau avancer que seuls 5% des candidats ne se sont pas aperçus de l’erreur de pagination, une erreur reste une erreur et des têtes auraient dû tomber. Le même scénario a eu lieu lors des examens précédents avec les mêmes verdicts blancs. Partout, dans l’administration, le citoyen a cette impression de se battre contre des moulins à vent. Le chef n’a aucune prise sur ses subordonnés et libre au plaignant de se plaindre. Le fait est que chaque candidat qui aura obtenu une mauvaise note en anglais est en droit de poursuivre le ministère de l’Education nationale et demander réparation. Personne ne pourra prouver qui est et qui n’est pas un cancre dans une matière dès lors que la responsabilité du ministère est engagée et que l’erreur est avérée du fait d’une confusion dans les pages. Des élèves émérites en maths et en physique qui n’ont jamais obtenu moins de 17 sur 20 durant l’année scolaire ont eu un accident et étaient trop contents de récolter un piètre 7 ou 8 sur 20 au bac. Pourquoi l’inverse ne serait-il pas vrai? Cela ne signifie nullement que tous ceux qui ont eu une mauvaise note en anglais ont failli à cause de l’administration, cela ne signifie pas qu’il y a préjudice. Un candidat qui aura raté le bac de quelques centièmes et qui a obtenu un 6 en anglais n’est-il pas, en revanche, en droit de se sentir injustement pénalisé car un 10 l’aurait tiré d’affaire? Quelle serait la réponse de Benbouzid dans ce cas? Promettre que le cas sera étudié ou noyer le poisson dans l’eau en évoquant les autres (mauvaises) notes tout aussi responsables de l’échec? Si les candidats doivent bénéficier de la présomption d’»innocence», le ministre n’a pas droit aux circonstances atténuantes. Sa très longue «expérience» à la tête de l’Education nationale aurait du l’aider à vaincre toutes les résistances et tous les parasites qui se sont développés à l’ombre d’un système qui a changé de l’extérieur sans jamais s’améliorer de l’intérieur. Les grèves, qui secouent chaque année les lycées, sont le meilleur baromètre de l’ambiance qui prévaut dans le système éducatif. Miloud Horr
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