Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina




Ira, ira pas En quittant le territoire égyptien, le président Bouteflika a, dans un message, remercié son hôte pour la réussite du Sommet de Charm El Cheikh, et fait part de sa satisfaction de le revoir bientôt. A moins que la speakerine ait fait un lapsus et que les mots n’aillent pas plus loin que les us protocolaires, la teneur du message signifie que Moubarak a réussi à convaincre Bouteflika de l’utilité de se rendre à Paris, le 13 juillet prochain, pour la signature de l’acte de naissance de l’Union pour la Méditerranée. Les plus avertis des experts déclareront que le voyage présidentiel à la capitale française était prévisible et que beaucoup d’indices plaidaient pour une telle hypothèse. D’autres, moins avertis peut-être ou confondant intérêt de l’Etat avec sentiments personnels, n’auraient pas tablé un kopeck sur une réponse positive. A moins que par un comportement «candide» teinté de faux nationalisme, ils n’aient cherché qu’à influencer la décision finale. Il n’est pas dit que Bouteflika ait donné sa réponse -positive ou négative. Ce qui est certain, en revanche, c’est le fait que le président algérien a cherché à arracher le maximum de concessions et aux émissaires de Sarkozy qui ont défilé à Alger et à Moubarek qui voit son rôle de médiateur naturel se renforcer entre deux mondes protagonistes dans un choc culturel qui fait d’eux des antagonistes. Sarkozy a bien calculé son coup; la rencontre de Paris vient une dizaine de jours à peine après son intronisation en tant que président des «27», une position de force qu’il n’hésitera pas à mettre à profit pour exercer des pressions sur les pays réfractaires qui répondent au profil arrêté unilatéralement par le président français. Si l’Algérie est l’objet de tant de sollicitations alors qu’elle n’aura aucune compensation politique -coprésidence, siège de l’UPM ou autres- elle n’ira pas à Paris pour faire de la figuration. Qu’Israël fasse partie du nouvel espace ne dérange pas les Algériens, il a été créé pour permettre à l’Etat sioniste de briser ce cercle qui l’isole physiquement et physiquement seulement, car, pour le reste, toutes les décisions prises à l’ONU, en Amérique ou en Europe, naissent à Tel-Aviv. Ce qu’il y a lieu de retenir est de savoir quels dividendes retirera l’Algérie. Son intérêt stratégique est de voir l’isolement du GSPC alias Al-Qaïda pour le Maghreb, la fin de l’ingérence américaine dans les problèmes sécuritaires comme en témoigne la tentative de médiatisation d’une organisation terroriste par un grand quotidien new-yorkais, le règlement du problème du Sahara occidental, et le soutien aux réformes et changements en cours parmi lesquels la révision de la Constitution et le troisième mandat. Briguer un autre quinquennat n’est ni une entorse à la bonne gouvernance ni une infraction aux lois, à condition que la mère de toutes les lois l’autorise. Ce sera le regard des autres qui fera que le projet apparaîtra comme naturel si tel est le désir des Algériens ou qui favorisera la montée d’une contestation qui enflera jusqu’à précipiter le pays dans un nouveau cycle de violences. Ce qui s’est passé au Kenya, en Côte d’Ivoire et au Zimbabwe est le produit de ce genre de tractations menées maladroitement ou sciemment -c’est selon- pour fragiliser des pays et les plonger dans une ère d’incertitude qui les laissera toujours dépendants d’une décision venue de l’extérieur. L’Algérie a fait l’expérience du Kituki, de la décennie rouge, des dépassements, de la torture, des disparus et du poids de la dette. Elle n’a pas besoin de nouvelles campagnes de dénigrements et d’ingérences, d’autant plus que les foyers d’inspiration sont identifiés et que son abstention ne sera que l’idéologie sioniste. Miloud Horr

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)