Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’effet Ouyahia C’est par une condamnation sans équivoque du terrorisme qu’Ouyahia a -en sa qualité de SG du RND- inauguré les travaux du Congrès de son parti. Son discours était très attendu, d’autant plus qu’il vient de ravir cette casquette double fonction à Belkhadem. En homme averti, Ouyahia sait qu’il est revenu en force. Pas question de s’engager dans une course et prendre le risque de rater l’arrivée. Ouyahia III est à la fois cet homme que l’on a accusé -à tort- d’être le plus impopulaire des chefs de gouvernement, et ce politique rompu aux pratiques du sérail qui a su tirer profit de déboires et à la tête du parti et à la tête de l’Exécutif. Un capital expérience qui lui évitera de commettre des faux pas dans un pays où la transparence devient un handicap, et un canasson un cheval de course.Sortir de la dépendance des hydrocarbures, valoriser la ressource humaine et s’occuper sérieusement de la jeunesse seront des mots d’ordre que le SG du RND s’attachera à concrétiser en sa qualité de chef de gouvernement pour guérir l’Algérie des maux qui la rongent. Un air de déjà entendu, certes, mais qui prend les contours d’un réquisitoire à l’encontre de son prédécesseur. Si l’anathème a été jeté sur un Ouyahia qui n’avait cherché qu’à contraindre les Algériens à être solidaires avec leurs compatriotes pour éviter que des pans entiers de la société ne sombrent dans la misère quand le terrorisme s’abreuvait aux mamelles de la pauvreté et que le pays traversait une très mauvaise passe, une tâche plus dure attend l’ancien nouveau chef de gouvernement. Car autant les voyants macroéconomiques sont au vert, autant sur d’autres plans ils ont viré au rouge depuis bien longtemps. L’instabilité sociale qui fait que des émeutes éclatent pour n’importe quel prétexte, la réapparition de maladies moyenâgeuses, l’insécurité urbaine, la dévaluation de l’effort, la persistance de pratiques de non droit, la corruption, les fortes demandes sociales sur le logement, le travail, les dispositifs imaginés par l’Etat pour aider les jeunes, la hausse des produits alimentaires, et l’érosion du pouvoir d’achat sont autant de défis à relever. Tout un programme auquel devra s’attaquer Ouyahia et qui constitue un sérieux motif pour coller de nouvelles étiquettes d’impopularité à un homme qui sait ce qui l’attend et qui en a accepté le risque. Accepter d’entreprendre de «rééduquer» tout un peuple en s’attaquant aux problèmes qui minent cette société qui regarde partir impuissante élites et «clochards», la réhabiliter, c’est-à-dire en faire une société où la justice n’est pas un vain mot, où le policier n’est pas exposé à des agressions quand il fait son travail et savoir le punir quand il dévoie et salit l’uniforme n’est pas une mince affaire. S’il est difficile d’imaginer comment s’y prendra Ouyahia pour sortir de la dépendance des hydrocarbures alors qu’il dirige le même gouvernement qu’ont dirigé Belkhadem et Ouyahia avant lui, qui dépendaient déjà du pétrole quand le baril était à 60 dollars, que dire maintenant qu’il frôle les 140 dollars? Cela ne signifie nullement que la mission est impossible car on peut toujours positiver une dépendance pour peu que la volonté existe. La sortie passera inévitablement par l’abandon de cette privatisation sauvage, de ce bradage de nos potentiels et de notre foncier et le retour à un investissement massif de l’Etat dans des projets structurants et industriels seuls garants de création d’emplois, et donc de stabilité sociale. Le travail est de longue haleine et exige du souffle. Ouyahia en a à revendre, il a l’âge de ces 70% d’Algériens qui peuplent le pays et dont une grande partie est marginalisée. Il le sait, il a failli l’être. Miloud Horr



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