Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina




Autres temps, autres mœurs De Washington à Pékin, en passant par le Maroc, Is-raël, le Liban de Hariri et de Nasrallah, et Alger, bien sûr, tous les dirigeants se sont empressés de féliciter le nouveau président français. Pour l’usage protocolaire, certes, mais également parce que chacun espère obtenir un soutien à la «chose» qui le tracasse. Un intérêt qui rappelle, étrangement, des propos historiques tenus par De Gaulle et qui a entretenu l’espoir chez tous les protagonistes auxquels le «Je vous ai compris» était destiné. Un espoir (ou la satisfaction d’une exigence) qui n’aura pas été clairement exprimé du côté d’Alger de 2007. Alors qu’elle avait toujours, par le passé, voté pour les socialistes, l’Algérie officielle s’est gardée -tout au long de la campagne- de tout choix. Sarkozy avait été reçu en qualité de ministre par Bouteflika au même titre que Jack Lang, le conseiller spécial de Royal. Ce sera, curieusement, Belkhadem qui réagira aux propos du candidat de la droite en lançant un véritable cri de colère en déclarant «Que l’on ne compte pas sur nous pour nous taire sur la colonisation (...) l’OAS était une organisation criminelle, une organisation terroriste du même type qu’Al-Qaïda aujourd’hui». Cette réaction du chef de gouvernement ne parviendra, cependant, pas à tirer de sa torpeur une classe politique algérienne plus que médiocre et dont la seule ambition est de racoler des sièges dont elle ignore encore le mode d’emploi. Pas plus qu’elle ne parviendra pas à rassembler les Algériens autour d’un Smig politique pour défendre les intérêts moraux et nationaux en ces temps où il est de bon temps de s’agenouiller face à Israël, comme en témoignent les excuses renouvelées du Premier ministre belge pour le comportement de ses prédécesseurs dans le traitement des Juifs durant les déportations de triste mémoire. Le propos n’est pas de condamner l’attitude de Verhofstadt -la Shoah est un fonds de commerce lucratif- mais de faire le parallèle, en ce 8 mai où 62 ans auparavant 45.000 Algériens étaient massacrés et dont le sacrifice a bénéficié directement aux Juifs puisque les Algériens ont combattu les Nazis. Cette démobilisation de la classe (primaire) politique rappelle étrangement celle qui a prévalu quand le terrorisme s’installait confortablement en Algérie. Et si Belkhadem a tenté de sauver les meubles, sa réaction n’aura été assimilée qu’à une ruse électorale, en dépit de sa qualité de Premier ministre. En d’autres circonstances, la hiérarchie militaire aurait fait contrepoids, quand, sortant de sa réserve, la «casquette» parlait, entraînant une cascade de réactions. L’Etat algérien serait-il en perte de vitesse au point où une nouvelle «ligne rouge» à ne pas franchir lui aurait été tracée ou serait-ce l’intérêt personnel qui est à l’origine de ce silence officiel et partisan étrange?
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