Algérie - Revue de Presse

H’lal alihoum, H’ram Alina



Le passé pour lire l’avenir Il est troublant de constater la récurrence des accusations dans le dossier des faux Moudjahidin à un moment où l’actualité nationale reste marquée par le débat sur le passé colonial de la France, qui a débouché sur la Révolution de 1954. Faux Moudjahidin par milliers, contestation du ministère de tutelle, remise en cause du rôle de certains hommes historiques, y compris la personne du président de la République, et jaillissement d’une foule de questions relatives à la non-écriture de l’Histoire récente de l’Algérie et de la lutte de libération, en particulier. Faut-il voir dans ce feuilleton la «main de l’étranger», une sorte de bleuite bis, à l’image de celle qui a clairsemé les rangs des combattants durant les années de braise, ou une manipulation interne destinée à des fins précises? Pourquoi cibler, précisément, une telle institution? Serait-elle l’unique, en Algérie, à regrouper en son sein de «faux jetons»? S’agit-il, pour l’accusation, de faire éclater la vérité -au nom de qui le ferait-elle et pourquoi ne pas saisir la Justice- ou simplement d’un conflit aux relents financiers et politiques? Près d’un demi-siècle après l’indépendance, force est de constater que nombre de ministres et de personnalités nationales importantes ont un rapport avec la qualité de Moudjahid ou la Révolution, et de constater que l’Organisation nationale des Moudjahidine est un sésame précieux et important dans l’échiquier national. Anachronisme de l’histoire ou nécessité historique? Difficile de répondre à une question aussi épineuse, d’autant plus que la quasi-totalité des dirigeants de la planète ont un lien ombilical avec l’histoire de leurs pays. En Amérique, la qualité d’ancien du Vietnam auréole le candidat à la présidentielle. Plus près de nous, le gouvernement français comporte un ministère délégué aux Anciens combattants, né en 1917 sous une autre identité, et le président de la République a, jusqu’à présent, été un acteur de ce passé colonial qui passionne les deux rives de la Méditerranée. Mieux, le ministre est un ancien harki qui était en 1958, officier d’infanterie. S’agit-il d’une provocation ou d’un geste envers ces «combattants» qui avaient misé sur le cheval qu’ils pensaient gagnant? Le propos n’est pas de s’interroger sur les motivations de cette nomination, mais de signifier que le poids du passé pèse plus que jamais et conditionne la lisibilité de l’avenir. Si certains tentent d’effacer notre passé, faut-il pour autant se faire les complices des brouilleurs des écrans de l’avenir?
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