Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Arrêt sur image La Nuit du Fennec d’Or, événement capital dans la vie des artistes au moment où Alger est décrétée capitale culturelle arabe pour l’année 2007, est un repère trop important pour passer inaperçu. Non pas que la production algérienne soit, particulièrement, riche mais simplement qu’elle mérite un arrêt sur image. L’image du lauréat du Fennec d’Or pour la meilleure réalisation, Dahmane Ouzid, posant les termes d’une véritable stratégie pour sortir la culture locale de l’ornière dans laquelle elle se trouve, et qui profitait de la tribune offerte pour lancer un cri déchirant décrivant les difficultés que vivent artistes et techniciens, «perfuseurs» d’un secteur aussi important pour la vie d’une nation que l’entretien d’une armée, pour la souveraineté, ou l’université, pour échapper à la tutelle étrangère.Ce ne seront, certes, pas la qualité des feuilletons diffusés par l’ENTV et l’envergure des artistes -des cabotins, à quelques exceptions- qui militeront en faveur d’un budget aussi conséquent que celui de la Défense ou de l’Education nationale. Ce seront, paradoxalement, le défaut de financement et l’état obsolète des équipements qui feront que la Culture en Algérie est aussi importante qu’un match de football entre équipes de D1, à la différence que, sans apporter ce qu’apportent les artistes, les piètres joueurs qui se font éliminés aux premiers tours des compétitions internationales sont payés comme des rois et font l’objet d’attentions sans commune mesure avec leurs rendements sportifs, alors que l’artiste est livré à lui-même. «Jusqu’à quand faudra-t-il attendre que le président de la République intervienne pour que tel artiste soit envoyé se faire soigner à l’étranger? Pourquoi les décideurs, payés dans des bureaux, tardent-ils à mettre en place un statut qui le protègera et qui lui permettra d’être pris en charge par la CASNOS?» C’est ce moment que choisira l’animatrice de cette Quatrième Nuit pour sortir ses ciseaux. Initiative personnelle motivée par un réflexe de survie ou coup de cisaille dicté par une censure bien pensante? Nul ne le saura. L’Artiste continuera courageusement, en «rabrouant» en direct la malheureuse gardienne des valeurs qu’on veut fixer aux artistes. Avantages ou désagréments du direct? Il est à se demander quelle aurait été, dans ce cas, la réaction de l’infortunée si un des artistes avait eu la lumineuse idée de prendre position sur un sujet tabou, comme le font les artistes américains qui ont fait la force d’Hollywood (sur la guerre du Vietnam ou l’Irak) ou de refuser la distinction censée ouvrir les portes du Trésor, au lieu d’exprimer sa joie d’avoir été élu?



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