Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Honte à vous! Tout a été dit sur l’affaire Saddam. Qu’il était l’ennemi public n° 1, qu’il menaçait la paix mondiale, et qu’il était un dictateur. Autant de qualificatifs qui auraient, très bien, pu décrire n’importe quel dirigeant à travers le monde. De Bush à Saddam, mais également tous les présidents, y compris ceux qui ont été lauréats de prix Nobel de la paix. La seule différence réside dans le point de station qui détermine l’angle à travers lequel on regarde le coupable. Pinochet a fait plus de mal à son peuple et à l’humanité, il est mort entouré des siens et a eu droit aux honneurs militaires en dépit du fait que l’une de ses victimes fut le général Bachelet, le père de la présidente du Chili, Michèle Bachelet. Si cette dernière n’a rien pu faire pour venger la mort de son père, torturé à mort, ce n’est pas par souci humanitaire mais parce que Washington lui aurait tracé les limites de sa vengeance. Pinochet a été un criminel avéré, un dictateur et un tortionnaire. Comparé à lui, Saddam a été un enfant de chœur. Pinochet a été l’exécuteur des basses besognes de l’Amérique qui ne voulait pas d’un régime de gauche, même démocratiquement élu, sur le continent américain. Mais Pinochet est chrétien. Le reste n’a pas d’importance. Capturé en temps de guerre, Saddam ne bénéficiera pas des droits réservés aux prisonniers de guerre. Qu’il ait été exécuté durant une période où tout est haram, le sang surtout, peu importe. Que Saddam ait gazé des centaines de milliers de Kurdes à Hallabja, n’a pas d’importance. Il fallait un prétexte. Les 148 «victimes» de Doudjaïl ont parfaitement fait l’affaire. L’Amérique attendait de Bush, en 2007, un changement de sa politique en Irak. Après les pressions internes, les Américains s’attendaient à un retrait de leur armée ou à un rôle plus discret. Cela aurait été un affront à Bush. Il fallait au président américain un prétexte pour augmenter ses effectifs en Irak, afin de venir (hypothétiquement) à bout de la résistance. Une brusque détérioration de la situation aurait été parfaite. La mort de Saddam est une occasion en or. Il fallait faire vite. Avant le 1er janvier 2007. C’est fait. Le Congrès sera mis devant le fait accompli. Les effectifs seront augmentés. Cela avait commencé de la même façon au Vietnam. La suite est connue. Mais le plus à craindre est que Bush, George Walker, ne se fasse descendre par le père d’un soldat tué en Irak. Il y a tellement de fous qui se baladent avec des armes en Amérique...



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