Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Bannir le futur creux «On va faire...», «Nous avons un défi extraordinaire à relever», «La coopération va largement être exploitée...», «Nous prévoyons de...», tel est le répertoire, pauvre, de certains de nos ministres. Au moment où nos partenaires économiques dressent des bilans chiffrés de leurs actions en Algérie, nos représentants font pâle figure et n’ont rien à offrir en échange, sinon des projections, qui ne seront pas ou peu suivies. Cela s’est encore vérifié avec les dernières visites effectuées par des ministres européens qui savent ce qu’ils sont venus chercher chez nous. Un de nos ministres, dont l’action est d’ailleurs largement controversée, a fortement insisté sur le transfert de technologie. Il est à se demander si ce ministre siège en Algérie ou s’il gère son département à partir d’un autre lieu. Sinon, comment continuer à tenir des propos qui relèvent d’un dénuement technique effrayant et qui s’apparentent à une pratique que l’on croyait révolue, l’usage de la langue de bois. Comment continuer à parler de transfert quand le pays a été incapable de retenir des dizaines de milliers d’universitaires et de cadres hautement qualifiés qui ont contribué au développement de pointe dans les pays qui viennent nous proposer, justement, leur technologie? Comment ne pas lier les propos d’un ministre qui remettait en cause la qualité des produits pharmaceutiques et les projections d’un autre qui déclarait qu’il fallait «discuter sérieusement du partenariat dans le domaine pharmaceutique (avec les Français)»? Le propos n’est pas de prêter une intention ou une autre à l’un de nos gouvernants, mais de s’interroger sur la manière de réaliser le transfert de cette fameuse technologie si nos cerveaux sont encouragés à partir ou mis sous l’éteignoir. L’expérience a montré que les usines construites clé en main ont permis le transfert d’un plus grand volume de technologie que ce qu’a rapporté un partenariat qui n’a servi qu’à enrichir des partenaires qui se sont, d’ailleurs, empressés de prendre la fuite quand le pays avait un besoin vital de leurs compétences. Si la privatisation, qui est menée sauvagement, est en train de faire des ravages tant sur le plan de l’emploi que sur celui de l’économie, comme l’ont attesté plusieurs unités économiques privatisées, espérons que nos ministres réapprendront à parler au présent, avec du concret, au lieu de privilégier un futur qui reste tributaire de la météo.



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