H’lal alihoum, H’ram Alina

Transmettre les orientations En convoquant les walis pour une rencontre de deux jours, le président de la République est en train de mettre le doigt dans la plaie qui infecte le corps de cette administration algérienne et que décrient, à tord ou à raison, de larges couches de la population algérienne. Qu’il s’agisse de retirer un extrait de naissance, d’établir un certificat de résidence ou d’obtenir un permis de construire, le citoyen se prépare à effectuer un véritable parcours du combattant. Et heureux sont ceux qui, en pénétrant dans une administration, ont la chance d’y rencontrer une connaissance qui se chargera d’alléger leurs peines. La situation est telle que le citoyen se croit obligé de faire appel à untel alors qu’il lui suffit de se présenter au guichet pour obtenir ce dont il a besoin et sans intervention. Une véritable culture nationale qui contraint tout le monde à prendre le numéro de téléphone de tout le monde, en prévision de...C’est ce climat confus, justement, qui favorise la prolifération d’intermédiaires censés aplanir les difficultés et la multiplication des arnaques qui font le lit de la petite corruption. Cette même corruption que dénonce le corrupteur. Le propos n’est pas de savoir qui corrompt qui et qui est à l’origine de ce fléau, mais de constater que des entraves existent bel et bien dans les administrations. L’on pourra citer les temps indéfinis imposés aux administrés pour obtenir un extrait de naissance intégral pour constater, en fin de compte, que la copie comporte des erreurs (sciemment commises pour maintenir sous la main le client?) ou encore cette manie qu’ont certains agents à exiger une carte d’électeur alors que la télévision s’est longtemps évertuée à informer les citoyens que des quittances d’électricité ou d’eau suffisent pour justifier du lieu de résidence. C’est ce genre de petites tracasseries qui prennent le plus clair du temps des citoyens et qui les poussent à retirer leur confiance à des fonctionnaires qui ont oublié d’appliquer des instructions quand, dans le meilleur des cas, leurs chefs ont songé à les leur transmettre. Espérons que les walis et autres responsables chargés de corriger les dysfonctionnements songeront à élaborer un guide qui aidera le citoyen à comprendre les méandres de l’administration et à mieux connaître ses droits.