Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



Ça n’arrive pas qu’aux autres L’Algérie comptait à la fin du mois de septembre dernier, 740 cas de sida et 2.092 séropositifs, selon le président de l’Association AIDS Algérie. Les précédentes statistiques, fin novembre 2004, faisaient état de 635 malades du sida et de 1.657 séropositifs. En 2003, il y avait en Algérie 605 cas de sida et 1.373 séropositifs, selon des chiffres officiels. Soit seulement 135 nouveaux cas en trois années. Un record qui devrait faire rougir de honte les associations mondiales de lutte contre le Sida et valoir à notre pays le Nobel de prévention, si ce prix existait. Est-il raisonnable de croire à la fiabilité de ces chiffres quand on sait qu’aucun contrôle médical sérieux n’existe aux frontières alors que le pays est pris d’assaut par des dizaines de milliers de nos compatriotes vivant dans des pays largement infectés, par des touristes à qui l’on fait les yeux doux, et des voisins aux frontières sud qui voyagent comme bon leur semble? Est-il raisonnable de donner du crédit à des statistiques aussi invraisemblables, alors que les autorités ne savent même pas à combien se chiffre le nombre de clandestins africains qui transitent par notre pays et pire, qui s’y installent?Si les migrations de populations en provenance des pays africains du sud du Sahara constituent un facteur important de la propagation de la maladie, ce seront, sans nul doute, la consommation de la drogue qui prend des proportions inquiétantes et la pauvreté qui sont les principaux vecteurs de la diffusion de ce fléau. Cacher la maladie en faisant état de chiffres ridicules ne sert pas le combat des scientifiques et des organismes onusiens qui ont besoin de données fiables pour tracer un axe d’effort principal et identifier les régions en danger. Si le premier cas de sida en Algérie a été diagnostiqué en décembre 1985, il est difficile de croire qu’une maladie à risques exponentiels ne s’est propagée qu’au rythme moyen de 33 cas par an. Ce qui ne justifierait nullement l’ouverture prochaine de 54 centres de dépistage gratuit et anonyme, en sus des 6 qui sont déjà opérationnels. Ce ne sera pas le lancement de campagnes de sensibilisation continues «pour une meilleure visibilité de l’épidémie du Sida», comme l’a annoncé le président du Comité national de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et Sida (CNLIST-SIDA) qui changeront grand-chose. A moins que le mal est plus profond et que des mesures plus énergiques soient prises dans un pays où l’on continue à croire que cela n’arrive qu’aux autres.



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