Algérie - A la une



Guerre routière
L'apocalyptique ! Au quotidien. La liste macabre s'allonge à dépasser le kilométrage de toutes les routes et autoroutes de la carte de circulation du pays. L'Algérie est au « top 5 », voire « 4 », de la catastrophe routière. Et aucune catégorie de transport n'échappe à l'hécatombe. Dans certains accidents, on déplore des dizaines de morts, particulièrement dans les transports public et scolaire. La conduite n'est plus une culture et le permis de conduire reste, seulement, un document de formalité. « On s'offre des véhicules avant de s'inscrire à l'auto-école ». Une caricature du vampirisme routier... Le bolide, une Audi A3, explose du couloir de droite de l'autoroute Zéralda-Cherchell et s'évapore sur la bande d'arrêt d'urgence à une vitesse « éclair »... Au loin, un début d'encombrement (toutes les voitures dépassées par la Audi). Les motards arrivent gyrophares et sirènes actionnés... C'est l'« allemande », année 2015, qui venait de s'écrabouiller quand son jeune conducteur (19 ans), s'apercevant qu'une camionnette rangée sur la bande d'arrêt était en panne, voulut, à la Schumacher ou Alesi, se rabattre à gauche alors qu'il bouffait le bitume à plus de 200 km/h, ne trouva mieux que sa pédale de frein qu'il écrasa déclenchant l'ABS qui planta l'avant de la Audi entraînant des tonneaux et l'éclatement des deux pneus avant. La gendarmerie relève que le permis du blessé (grave) ne datait que de 20 jours... Des exemples et cas à profusion. ! Pis, maintenant ce sont les Maruti ou QQ qui tentent de « gazer » plus fort que leur moteur... Des chauffeurs de bus, pour gagner plus de navettes, assassinent leurs passagers. Le réseau routier, même amélioré, n'est pas sécurisant, la faillite dans la signalisation et les travaux non achevés, le nombre impressionnant du parc automobile s'étant multiplié par 15 ou même 20 (selon les régions et agglomérations) ont suscité la réflexion d'un économiste qui évoque « l'inflation routière », la pièce détachée « Taïwan », le boom des concessionnaires et autres imperfections dans la gestion sont, certes, des facteurs aggravants de cette tragédie mais les sinistres sont, surtout, aussi le résultat de la faute humaine. L'inconscience aussi, sinon comment interpréter que mon voisin, 81 ans, conduit toujours au rythme des réflexes de ses 30 ou 40 ans. « Je n'ai jamais consulté d'ophtalmo ou de neurologue », me nargue-t-il, sachant que je suis au courant de son diabète et de son hypertension (j'espère qu'il ne lira pas ce papier). Il « snobe » même ses enfants quand ces derniers essayent de lui expliquer la prudence, en disant : « Rani felfeyda » (je suis dans ma phase du tout bonus). Au volant, en Algérie, les fous sont légion et leur conduite est contagieuse. Epidémique ! Malgré les campagnes de sensibilisation, de prévention ou les mesures les plus répressives. Le laxisme et les « interventions » encouragent les dépassements. On récupère le permis dans les deux heures qui suivent le retrait. Comment stopper l'hémorragie du terrorisme routier qu'un expert désigne, carrément, par la « guerre » de la route pour expliquer ou justifier ce bilan, durant le mois de ramadan, de 416 morts et de milliers de blessés, dont la majorité des collisions est provoqué par « l'écrasage » de l'accélérateur pour ne pas rater la rupture du jeûne. Ridicule ! C'est dire que le véhicule, chez certains, a muté de moyen de transport à celui de jouet des temps de faste et de richesse ostentatoire. Même la gent féminine est devenue agressive et a remodelé son « lexique ». Certains conduisent pour tuer d'autres qui conduisent pour gagner leur... vie. Dans certains cercles, on fait dans le rodéo et la Formule 1 à bord de super (ce n'est pas un pléonasme) 4x4. La pagaille est partout, même dans les petits villages entraînant pollution et gaspillage de carburant (encombrements) que le professeur Chitour estime à 500.000 litres de fumée en dollars. Plus de 50% de la population « voiturée » est dans la tranche des 20-30 ans. La responsabilité parentale est entière. La banalisation de la mort est dangereuse quand on se rappelle que dans un passé récent, un accident mortel faisait la « une » des journaux. Faut-il aller vers des « assises » sur les dangers de cette calamité routière ' En tous les cas, l'Etat doit sévir. Et si l'on criminalisait l'accident pour mettre fin à ce tragi-comique concept de « mektouba ».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)