Guerre des nerfs

Amar Saïdani doit s'en vouloir d'avoir accepté de prendre la direction du FLN. Depuis son investiture le 29 août dernier, point de répit : il est régulièrement la cible de charges récurrentes de la part des redresseurs et des partisans du coordinateur provisoire qui lui font un procès en légitimité. Hier encore, il a essuyé une nouvelle salve de la part de 122 membres du Comité central, dont trois ex-ministres et néanmoins éléphants du parti, à savoir Amar Tou, Abdelaziz Ziari et Rachid Harraoubia. Leur communiqué, comme les précédents, remet en cause sa désignation à la tête du parti, lui reproche ses déclarations inconsidérées (allusion à ses propos contre les services de sécurité) et appelle le président Bouteflika (en sa qualité de président d'honneur) à mettre fin à ce qu'il qualifie de situation de crise.C'est une première dans les annales du FLN qu'un SG ne soit pas parvenu au bout de cinq mois à s'imposer comme son patron incontestable. Et, visiblement, les concessions faites à ses adversaires dans la composition du bureau politique n'ont pas tempéré l'animosité de ces derniers qui restent intransigeants. Il est vrai que l'exercice n'est pas une sinécure face à des vieux routiers de la politique comme Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Abada, réputés rompus à la guérilla politique.Toute la question est de savoir, maintenant, si Amar Saïdani pourra tenir le coup face aux assauts, certainement appelés à s'intensifier dans les prochaines semaines. Est-ce que les attaques dont il fait l'objet, dès lors qu'il n'y a pas d'ordre pour les cesser, ne sont pas encouragées par des cercles qui sont d'autres équations politiques ' Une chose est sûre : avec une telle guerre de nerfs, Saïdani aura bien du mal à mettre de l'ordre dans le FLN, censé être le fer de lance dans la compagne de Bouteflika pour la présidentielle. Finira-t-il par jeter l'éponge ' À moins que sa désignation ne soit qu'un trompe-l'?il pour détourner les regards sur les vrais enjeux.O. ONomAdresse email