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Guerre des mots entre Washington et Moscou



Guerre des mots entre Washington et Moscou
Le Kremlin a vivement réagi hier aux accusations de "barbarie" et de "crimes de guerre" lancées par les ambassadeurs américain, britannique et français à l'ONU contre l'armée russe en Syrie en fustigeant "le ton et la rhétorique inadmissibles" des deux premiers diplomates.Au moment où la situation humanitaire est catastrophique à Alep en raison de l'intense offensive aérienne lancée par l'armée syrienne et la Russie dans le but de reprendre les quartiers de cette ville tombés entre les mains des rebelles et des terroristes, rien ne va plus entre la coalition menée par les Etats-Unis et la Russie.En effet, au lendemain de la réunion houleuse du Conseil de sécurité, qui avait vu les ambassadeurs américain, britannique et français à l'ONU accuser l'armée russe de "barbarie" et de "crimes de guerre", voire même saisir la Cour pénale internationale, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué hier : "Nous considérons le ton et la rhétorique des représentants de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis comme inadmissibles et de nature à faire du tort à nos relations et au processus de règlement du conflit". Jugeant la situation en Syrie "extraordinairement compliquée", il a de nouveau accusé les rebelles d'avoir utilisé la trêve dans les combats pour "se regrouper et renouveler leur arsenal avant de nouvelles offensives".Le porte-parole du Kremlin a ajouté : "Nous constatons également, sans céder à l'émotion, qu'il n'y a toujours pas eu de séparation entre la soi-disant opposition modérée et les terroristes à Alep", soulignant au passage : "Cela rend la situation extrêmement tendue". Cette réaction virulente est la réponse de Moscou aux pays occidentaux, qui ont nettement durci le ton ce week-end face au régime de Damas et surtout face à la Russie, accusée directement d'organiser l'offensive sur Alep, ville-clé du conflit syrien où s'affrontent âprement l'armée de Bachar al-Assad et les rebelles.Il est clair que l'objectif des Américains et leurs alliés est de vouloir stopper l'offensive aérienne syrienne avec le soutien de la Russie, laquelle marquerait un coup d'éclat pour Damas dans le conflit, si jamais elle concrétise son but. Pendant ce temps, le secrétaire général de l'ONU exhorte les grandes puissances à redoubler d'efforts pour "mettre fin au cauchemar en Syrie", en dénonçant "de nouveaux niveaux de barbarie". À Alep, la pluie de bombes larguées depuis vendredi sur la ville a fait au moins 124 morts, dont 25 dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les quelque 250 000 habitants des quartiers rebelles ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et sont privés depuis samedi d'eau à cause des bombardements, selon l'Unicef. La fragile trêve négociée par Washington et Moscou n'aura tenu qu'une semaine avant de prendre fin lundi dernier. Les efforts diplomatiques menés ensuite en marge de l'Assemblée générale de l'ONU ont échoué. Par ailleurs, le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie serait prête à participer à une opération menée par les Etats-Unis pour déloger les terroristes du groupe Etat islamique de leur fief de Raqa, à condition que les milices kurdes syriennes n'y participent pas. Mais, Washington ne semble pas l'entendre de cette oreille, car le plus haut gradé américain, le général Joseph Dunford, avait indiqué que les Etats-Unis envisageaient de fournir des armes aux Kurdes syriens qui participeraient à l'offensive pour reprendre Raqa.Merzak Tigrine



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