GHAZAOUET: Les haricots inondent les étals

A l'instar du petit-pois, la laitue, la tomate, la courge, la pastèque ou le raisin, le haricot jaune est cultivé en plein champ à Dar-Bentata, Dar-yaghmorassen (daïra de Ghazaouet) à Khouriba et El-Affa (daïra de Nedroma). Se conservant bien, nourrissant et pouvant être accommodé de multiples façons, ce légume est très prisé par les habitants de ces localités, surtout pour son côté farineux donnant des plats consistants et son efficacité gourmande. ‘'Les haricots ont une place privilégiée dans notre cuisine. C'est même la viande des pauvres, car il se consomme sous toutes les formes dans les grands moments de froid'', nous explique un habitant de Ghazaouet. Cette année, la récolte a été bonne grâce aux averses de fin de printemps qui ont favorisé la floraison des tiges, puis la transformation des fleurs en cosses après la pollinisation. ‘'Jamais je n'aurais pensé qu'il y en ait autant dans mon jardin !'', lance un cultivateur de Dar-Bentata. Ces jours-ci, d'énormes quantités d'haricots fraichement cueillis se vendent sur les bords de la route de Khoriba (à l'entrée de la ville de Nedroma) et Dar-Bentata. Les petits cultivateurs exposent le fruit de leur travail en direct sur les accotements de la route. Cette offre répond à une demande croissante des consommateurs qui désirent acheter des produits du terroir. S'approvisionner en légumes et fruits directement tout près des champs, c'est rencontrer des hommes et des femmes, au savoir-faire artisanal avéré, qui ont fait le choix de travailler la terre. Les Ghazaoutis, généralement habitués à la consommation du poisson, ne se privent pas d'ailleurs de savourer durant ce mois de ramadhan ce légume aux qualités nutritives nombreuses et qui contient des protéines, des glucides, peu de lipides et tous les acides aminés. Les haricots frais sont riches en vitamine A et C, les secs en vitamine B6. Mais tous les deux apportent du calcium, du potassium, du magnésium, du cuivre, du zinc, du phosphore, thiamine et niacine et autre acide folique. Ce type de vente s'est d'ailleurs très développé dans ces localités où les serres se sont multipliées pour la culture des produits de terroir. ‘'Ici, non seulement, nous prenons l'air de la campagne, mais aussi, nous choisissons les fruits et légumes tous frais. Nous réalisons la quasi-totalité de nos courses alimentaires dans cet endroit'', soulignent des automobilistes de la ville portuaire de Ghazaouet. ‘'On aimerait bien, que soit organisé un petit marché des producteurs locaux par un jour de samedi par exemple'', ce souhait, entendu samedi dernier à Dar-Bentata, illustre parfaitement l'engouement de ceux qui viennent nombreux s'approvisionner en fruits et légumes, parfois de loin. Un petit agriculteur de Khouriba nous a manifesté son désir que la BADR joue son rôle de partenaire pour assister les acteurs locaux et valorise les agriculteurs et artisans qui défendent leurs terroirs. Il faut souligner dans ce contexte que de nombreuses localités de la wilaya sont très connues pour leurs produits. Béni-Snous pour ses huiles d'olive, pèches et navets ; Sabra pour ses pommes, poires et huiles d'olive ; Béni-Smaïl et Attar pour leurs cerises, abricots et navets ; Ain-Fezza, Fehoul et Sebaa Chioukh pour leur miel ; Hennaya pour ses oranges, citrons et pommes de terre ; Maghnia pour ses pastèques et piments…